Écrire une microfiction à partir dutableau de David Hockney Le Parc des Sources, 1970. (consigne de Mme Milena Mikhaïlova)
Z et Emma attendaient patiemment que leur rendez-vous se décide à arriver. Il restait une troisième chaise qui attendait l’indic. Devant eux s’étendaient des hologrammes reproduisant deux rangées d’arbres parfaitement symétriques, avec du gazon entre les énormes végétaux. Tout à l’heure, ce seraient des poissons multicolores qui les remplaceraient. Z avait hâte que ce soit le cas, les arbres trop symétriques le mettait mal à l’aise.
Les deux compères s’étaient habillés avec des vêtements typiques du vingt-et-unième siècle, c’était comme ça que l’indic allait les reconnaître. Ils avaient l’intention d’entrer dans le bâtiment principal de Red Cyber Star, leader des Etats-Unis en matière de membres cybernétiques. Emma avait perdu ses deux jambes dans un accident de voiture, et les avait remplacées avec des produits de la marque Hirashima. Elles n’étaient pas parfaites mais convenaient parfaitement et lui permettaient de tenir debout pendant des heures. En fait, ses nouveaux membres étaient même supérieurs aux anciens. Bien sûr elle aurait préféré rester humaine à cent pour cent, ce qui n’était pas l’avis de Z.
Ce dernier avait troqué son bras droit contre un membre de la marque qu’ils comptaient attaquer. Red Cyber Star était dirigée d’une main de fer par une Française, madame Saint-Simon. C’était elle que le duo comptait faire tomber, car cette dernière leur mettait trop souvent des bâtons dans les roues. La corporation qu’elle dirigeait était devenue trop puissante, et influençait le comportement de tous les gangs du coin, le leur ne faisant pas exception à la règle.
Emma se sentait un peu nerveuse, et elle savait pertinemment pourquoi. Dans trois heures, elle allait poser une bombe sous le bureau de la CEO, de quoi lui glacer le sang qui lui restait dans les veines.
Z, lui, était plutôt calme et détendu. On l’avait engagé pour son talent naturel à s’introduire dans des lieux improbables. Grâce à son bras bionique il pouvait se connecter à l’Intranet et pirater n’importe quel objet connecté également. Son rôle dans la pose de la bombe était simple : il allait pirater toutes les caméras qui se dresseraient entre le duo et le bureau de la PDG. Si cette dernière se connectait aussi à l’Intranet mondial, il aurait été possible de lui envoyer un virus informatique et lui griller le cerveau. Mais si elle tenait toujours aussi bien la barre depuis tout ce temps, elle devait être infiniment plus maligne que ses concurrents et ennemis.
Finalement, après une éternité à attendre dans le froid -on était en hiver-, le troisième homme se montra. Il était vêtu lui aussi comme au début du vingt-et-unième siècle.
Ce que le duo n’avait pas prévu, c’étaient les gardes qui l’accompagnaient.
« Vous pouvez nous accompagner s’il vous plaît ? Madame Saint-Simon aimerait s’entretenir avec vous. »
L’enfoiré les avait dénoncés.
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