Écrire une page (au maximum un feuillet A4) en usant du procédé décrit par Raymond Roussel dans Comment j’ai écrit certains de mes livres. Rédiger un texte incluant deux phrases identiques à l’exception d'un paronyme qui en change le sens. Puis "les deux phrases trouvées, il s’agissait d’écrire un conte pouvant commencer par la première et finir par la seconde." (consigne de Jean-Michel Devésa)
Son babillage habillait les pièces vides et mornes. Elle était toujours en train de discuter, de papoter, seule ou s’adressant aux habitants et habitantes de la maisonnée monochrome, poupon radieux. Elle apportait tellement de couleurs par sa présence seule. Ravivant le rose aux joues et les éclats de vie dans les yeux de celles et ceux qui la regardaient.
Plus elle grandissait, plus ses expressions prenaient des tournures de chants d’oiseaux légers et plus les couleurs s’affinaient, se déclinant par plusieurs teintes et nuances. Certains jours, son ciel ensoleillé se couvrait et elle devenait aussi triste que le lieu qui la voyait grandir, au grand désarroi des vivants et vivantes alentours. Alors, elle prenait des crayons, et dessinait, coloriait, croquait. Si les couleurs n’étaient plus en elle, elle devait les voir pour y croire à nouveau. Ainsi, un vent salvateur venait faire disparaître ces vilains nuages moroses et elle croquait de nouveau cette vie à pleine dent, qu’elle trouvait aussi sucrée qu’une pomme de saison.
Et qu’est-ce qu’elle les aimait, les couleurs ! Du jaune, du vert, du bleu, du rose, des rayures, des pois,… à son tour, son habillage habillait les pièces vides et mornes, en plus de sa présence.
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