“Inquiétant”. Écrire au maximum une page A4 “inspirée” par ce tableau inquiétant de Balthus. (consigne de Jean-Michel Devésa)
Il passe, rassemble les possibles de la rue. De pluie, rosée il fait.
Elle chante, et toute sa pensée rêve.
Il avance droit sur les routes sinueuses.
Elle joue des angles, troue les passages.
Son regard balaie mais ne se pose pas.
Son regard se pose sur toute chose qui ne le sait pas.
Il chante, elle enchante ; elle entre en transe, il traverse.
Lequel des deux applique la règle parce qu’il la connaît ?
Il passe, il avance sans marcher, droit dans les sinuosités.
Elle joue la ville contournant les chemins.
Il lève les yeux au ciel et la pluie, un instant, se fait d’or.
Elle regarde entre les gouttes d’un Dieu tombé du ciel. Qui es-tu ?
Que me regarde celui qui est prêt à savoir.
Qui es-tu ?
Lequel connaît la règle parce qu’il l’applique ?
Qui doit cesser de voir, au temps devenu présent ?
Il va dans le mystère des mystères ouvert à ses yeux,
À ses cils elle annonce le mystère créé d’une esquisse.
Il ne pose son regard que dans le regard prêt à se consumer.
Elle fuit et tourne pour ne pas le regarder.
Ensemble, la même réalité.
Il ne doit voir l’adulte, ne doit voir le vieillard,
Elle est dans les yeux de la terre qui nous berce.
L’enfant à jamais gardera sa marque brûlante sur le front.
Les silences de la lune au plus clair de la nuit.
Il avance, ne marche pas, le mystère porté dans sa lumière.
Elle frissonne des nuages peints par ses yeux,
La vibration au cœur de l’océan primordial d’étoiles,
Dieu, qui es-tu ?
Il suffit d’un regard,
La règle me prévient
Tu sais ce qu’il se passera
Pourtant c’est mon seul désir
Un regard
La lumière qui m’embrasse
Ils se font face, les yeux vivant dans l’autre et le jour et la nuit,
Ils le savaient : le monde s’évanouit,
Tout est résolu,
ils ne sont plus
Rien.
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