Écrire (au plus) une page (A4) en commençant par la formule empruntée à André Breton : "il me fait jouer de mon vivant le rôle d’un fantôme" (dans "Nadja"). (consigne de Jean-Michel Devésa)
“Il me fait jouer de mon vivant le rôle d’un fantôme”
D’un fantôme présent le jour comme la nuit. À qui j’adresse de jouer mon propre rôle. Celui avec qui je partage ma vie, et c’est plutôt morose. Comme une ombre qui me suit dans la pénombre, bousculant ainsi l’équilibre fragile de la vie. Je sais qu’il me hante, je le vois dans mes rêves, il me suit. J’ai même l’impression que c’est lui qui m’y conduit. Parfois, je crois l’apercevoir, à côté de moi. Alors il devient difficile de faire la différence entre la vision et la réalité. Il me hante moi et mon esprit. La vérité c’est que qu’il ne m’a jamais vraiment quitté. Toujours là, à contrôler mes faits et gestes mais comment lui en vouloir ? J’ai peur qu’il me quitte, emmenant avec lui des souvenirs enfouis. Après ça, je risquerai de n’avoir plus personne pour me rafraîchir la mémoire. Je n’aurai plus ces flash-back qui remuent ma joie comme ma peine. Alors oui, il faudra peut-être le garder près de moi un peu plus. Ce ne sera pas toujours joyeux. On sait bien qu’on ne vit heureux que dans le moment présent. Avec lui, le passé a un goût amer, un goût salé. Mais je le garde près de moi, comme dernier recours, comme dernier indice dans cette vie. Le silence me terrorise et m'ennuie. Il est vrai que des fois on préfère n’avoir rien à dire, car quelque part ça nous sécurise. C’est durant ce moment précis parmi tant d’autres que je me vois apprécier sa compagnie.
コメント