top of page
Photo du rédacteurSzilárd Fekete

Ingres - La Grande Odalisque

Dernière mise à jour : 29 mars 2022

"Carnation". Écrire au maximum une page A4 “inspirée” par La Grande Odalisque d’Ingres. (consigne de Jean-Michel Devésa)


- Vous la trouvez belle ?

- Bonjour Monsieur !

- Bonsoir bientôt !

- Oui et non. D’abord, ce n’est pas par hasard que vous me voyez figé devant ce portrait, alors qu’il y en a suffisamment dans le genre : c’est que j’ai un problème avec la longueur du dos. Ça ne saute pas aux yeux, à première vue ça ne s’aperçoit même pas. On se concentre plus sur le visage, ou l’ensemble du corps, ou le rideau, ou même peut être les détails sexuels… mais cette colonne vertébrale est trop allongée à mon avis. En même temps, je ne suis ni expert en anatomie, ni artiste professionnel ayant fait des études d’art , donc je ne saurais pas dire comment les grecs anciens auront calculé les proportions du tronc humain, mais il me paraît qu’il y a une tête de plus en longueur. Non, mais je vais vous en dire autre chose. Voyez-vous son bras droit ? Où est ce coude ? C’est trop bas. N’est-ce pas c’est trop bas aussi ? Et l’allure de ce bras ? On dirait un membre de Bob l’éponge. Vous y sentez ou pouvez supposer l’existence d’un os ? … Qu’y a-t-il d’autre … Son pied droit également. Sur ce point j’aurais du mal à dire mon souci mais ça y est, certainement. Quelque chose ne va pas dans les détails. Bon, avant qu’on me dise que je suis trop axé sur ce qui est mauvais, passons à ce qui me plaît.


– Vous plaît-elle dans son ensemble ou non ? Du moins, aimez-vous ce tableau ou vous ne venez là que pour les décortiquer jusqu’au dégoût ?

– Mais patience, mon cher monsieur ! M’avez-vous posé une question ou non ? … Alors, il faudrait aussi savoir en attendre la réponse. Je ne pense pas que vous allez partir avant moi, et j’ai encore, précisément une minute et trente-six… cinq secondes. Bon, je reprends. Alors que je trouve à ce tableau un bon nombre de reproches à faire de mon côté, je suis parfaitement content de la carnation de cette femme. La teinte, les ombres, la texture, tout y est. J’y sens un parfum rien que par l’aspect. Et… voyez-vous, c’est ma faiblesse, les odeurs et les parfums. Et sur ce, je réponds à votre question : oui, ce tableau m’est cher. J’aime beaucoup le regarder.

– Et sur ce, mon cher monsieur, je vais devoir vous dire au revoir, vous avez précisément une minute et six secondes pour quitter les lieux.


5 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


​Envie d'en lire plus ?

Cliquez sur les mots-clés à la fin de l'article...
bottom of page