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L'étoile du loup (2/3)

  • Photo du rédacteur: Garance Accily
    Garance Accily
  • 19 déc. 2021
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 mai 2022


Je n’ai pas eu à attendre longtemps avant d’avoir la réponse à cette question qui m’a pris la tête pendant un certain temps.


Quelques jours après le meurtre de mon proxénète, j’ai décidé d’aller m’entrainer au tir au sous-sol du QG.


Bien que j’étais très douée pour tirer avec les deux mains, j’avais par contre plus de mal avec la main droite seule, ce qui était évidemment un peu ennuyeux…


Et alors que je me concentrais pour viser la cible au mieux, malgré ma main légèrement tremblante, Clive est arrivé juste à ce moment-là.


Il s’est très vite rendu compte de mes difficultés… et a tenu à m’aider.


Je crois que je me rappellerai toujours de ce moment : lui derrière moi, sa poitrine contre mon dos, une main posée sur mon épaule, l’autre m’aidant à tenir correctement mon pistolet.


Sa voix n’était plus qu’un chuchotement à mes oreilles ; il me donnait quelques conseils pour atténuer les tremblements, me corrigeait ma posture… puis, un coup de feu est parti.


Et comme par hasard, je venais enfin de réussir à mettre une balle au niveau de la tête de ma cible en papier.


J’étais heureuse du résultat, heureuse aussi que les conseils de Clive aient porté leurs fruits…


Mais je ne m’attendais pas du tout à ce qui a suivi juste après !


J’ai tourné mon regard réjoui vers Clive, m’apprêtant à le remercier pour son aide… et là, après quelques secondes d’échange des yeux, il m’a soudainement embrassé avec fougue.


Au début, j’ai été tellement surprise que j’ai laissé mon pistolet s’échapper de ma main et celui-ci est tombé au sol dans un bruit sourd.


Puis tout de suite après, dans une sorte de réflexe que je ne m’explique toujours pas, j’ai crispé des poings alors que les tremblements me reprenaient.


Mais n’allez surtout pas vous imaginer que j’étais sur le point de frapper Clive !


Non, en fait, c’était même plutôt le contraire : sous l’assaut impérieux de sa bouche, j’avais l’impression de fondre littéralement de passion… et je ne voulais surtout pas qu’il s’arrête.


Après un an de sexualité mise de force en sommeil, voilà que celle-ci s’éveillait par un simple baiser.


Franchement, j’avais l’impression que j’allais jouir sous l’effet de ses lèvres sur les miennes, des gémissements s’échappant de ma bouche pour faire écho à la sienne…


Et puis finalement, par faute de souffle, on a dû arrêter de s’embrasser et éloigner nos visages pour pouvoir respirer.


Là, je l’ai regardé avec attention.


Il avait les joues rouges et les yeux brillants d’une lueur… une lueur différente de celle qu’il affichait habituellement pour moi.


Oh bien sûr, j’éprouvais encore sa séduction et son intérêt émanant de lui… mais ce n’était pas ce qui se reflétait principalement dans ses yeux.


Non, je vis dans son regard bleu sombre une fureur d’érotisme sans nom, accompagné d’un ballet d’intenses émotions : douleur, faim, envie et désir.


Ce seul regard a suffi à faire tomber mes derniers doutes, mes dernières barrières.


Dans un gémissement presque désespéré, j’ai attrapé son visage entre mes mains avant d’unir à nouveau et presque violemment mes lèvres aux siennes.


Inutile de dire qu’il a répondu avec délice à ce nouveau baiser… Notre second baiser.


Il fut assez différent du premier… Moins impulsif peut-être.


Néanmoins, il fut tout aussi exquis dans le domaine de la passion et du désir que nous ressentions alors à ce moment-là.


Pendant un moment, j’ai même pensé qu’on allait faire l’amour ici, dans ce sous-sol, tant on se dévorait l’un et l’autre avec frénésie…


C’était tout dire de l’acceptation que je m’étais faite de l’idée de faire librement l’amour avec un homme !


Ainsi, lorsque Clive m’a finalement pris dans ses bras, me soulevant du sol, et m’a porté jusqu’à sa chambre, je n’ai pas émis la moindre protestation.


Peut-être qu’inconsciemment, j’ai ressenti de la peur à l’idée que les choses puissent tourner au désastre, comme cela était arrivé avec Jared…


Mais sur le coup, mon besoin d’avoir Clive à mes côtés, m’embrassant, me caressant, me faisant l’amour, a pris le pas sur ma peur.


Et lorsqu’on s’est finalement retrouvés dans son lit, plus rien ne nous a arrêté.


Nos corps embrasés par l’effet de nos baisers, nos vêtements ont rapidement volé un peu partout dans la chambre, jusqu’à ce qu’on se retrouve tous les deux mis à nu.


On se caressait l’un et l’autre avec avidité, nous enflammant mutuellement la peau, nos mains devenant de plus en plus audacieuses…


Et enfin, nous nous sommes unis l’un à l’autre avec tout le déchaînement des sentiments qui nous habitaient alors.


Ce fut un véritable maelstrom d’émotions et de sensations fortes ; c’est pourquoi je peux avouer sans honte avoir éclaté en sanglots au moment où la jouissance m’a envahie.


Et de mon point de vue, je pourrais dire sans hésitation que ce jour-là, comme l’a écrit un célèbre poète français, j’ai aimé Clive avec toute la fureur de mon âme.


Quant à lui, je pense que les sentiments qu’il portait secrètement pour moi ont finalement fait surface en lui, libérant une sauvagerie sexuelle inattendue.


Pas que j’ai eu à m’en plaindre, d’ailleurs !


Bien au contraire, j’ai adoré chaque minute de notre toute “première fois”…


Car grâce à cet évènement, nous nous sommes sauvés mutuellement d’une certaine manière :


1- Grâce à Clive, je suis parvenue à me guérir définitivement de mon traumatisme sexuel lié àJared, et à découvrir que j’étais capable de faire l’amour comme n’importe quelle femme.


2- Grâce à moi, Clive a enfin pu trouver une certaine stabilité dans le domaine du sexe, mais aussi dans celui des sentiments…


Ce jour-là, nous nous sommes enfin dit ces mots que nous avions au bord des lèvres, chaque fois qu’on se retrouvait ensemble : “Je t’aime.”


Je l’avais trouvé et il m’avait trouvée ; désormais plus rien ne pouvait nous séparer.


Et cet amour-là, j’étais déterminée à ne plus le lâcher.


oOoOoOoOoOoOoOoOo


Une autre année s’est écoulée depuis l’aveu respectif de nos sentiments, entre moi et Clive ; et comme je l’avais prévu, on ne se lâchait plus.


En fait, c’était très simple : on s’aimait à la folie.


Entre le travail, les missions du gang et les nuits passionnées, nous étions rarement séparés.


On se donnait l’un à l’autre tout notre amour, toute la force des sentiments qu’on portait chacun en nous.


Moi, j’étais son soutien dans les moments difficiles ; lui était mon bouclier dans les instants menaçant mon intégrité physique ou morale.


Et quand on faisait l’amour… Eh bien on ne se retenait pratiquement jamais.


De la nuit, on a aussi appris à apprécier le goût des joutes amoureuses en plein jour, mais toujours dans l’intimité.


De cette façon, ma vie sexuelle s’est peu à peu épanouie tandis que Clive y avait gagné une certaine stabilité, lui qui se contentait avant des fameux “coups d’un soir”.


Et puis forcément est arrivé ce qui devait arriver dans chaque couple à ce point passionné par les plaisirs de la chair…


Je suis tombée enceinte de Clive.


Quand je l’ai découvert, j’ai d’abord été complètement paniquée : qu’est-ce que le père de mon enfant allait dire de cet évènement ?


Heureusement pour moi, Clive a été fou de joie ; apparemment, cela faisait maintenant plusieurs années qu’il rêvait d’avoir un enfant avec la meilleure compagne possible.


Rassurée sur ce point, je me suis ensuite posé une autre question, tout aussi angoissante : est-ce que je serais une bonne mère alors que j’étais à peine dans la vingtaine ?


Encore une fois, Clive est venu à mon secours : il m’a promis d’être toujours là pour moi et notre enfant, et m’a rassurée sur mes futures capacités de maman.


De cette manière, j’ai décidé que je garderais librement le bébé.


Pas que j’aurais pu décider d’avorter, d’ailleurs !


Non, je n’aurais pas eu le courage d’aller au bout de cette démarche ; j’aurais eu trop peur des conséquences finales de mon geste non seulement pour l’enfant, mais aussi pour moi.


Alors soit, les dés ont été jetés : je serai une mère gangster contre vents et marées.


Et c’est justement ma grossesse qui m’a permis de découvrir l’un des plus choquants secrets de la vie de Clive…


Si je m’étais un jour attendue à faire face à une révélation pareille !


oOoOoOoOoOoOoOoOo


Alors voilà : je venais de sortir d’un rendez-vous chez le médecin (j’en étais à trois mois de grossesse et j’avais appris que j’attendais un garçon) et je rentrais tranquillement chez moi…


Et puis tout à coup, alors que je traversais une ruelle plutôt étroite, j’ai entendu une voix de femme qui semblait m’apostropher.


Intriguée, je me suis retournée pour faire face à la personne qui m’appelait comme ça.


Comme je l’avais deviné, il s’agissait bien d’une femme, qui semblait avoir quelques années de plus que moi.


Grande, brune, très belle… Ce sont les premières pensées qui m’ont traversé l’esprit pour décrire cette personne qui ne passait vraiment pas inaperçue.


Une chose était sûre : je ne connaissais pas cette étrangère sinon, je m’en serais souvenue !


Un physique pareil, ça ne pouvait pas s’oublier comme ça.


Puis, la mystérieuse inconnue s’est de nouveau adressée à moi : elle m’a demandé si j’étais bien la petite-amie de Clive Parker.


Surprise, j’ai acquiescé en silence ; peut-être s’agissait-il d’une connaissance de mon petit- ami que je n’avais encore jamais rencontrée ?


Mais ensuite, tout est allé très vite : la femme s’est approchée de moi avec la vitesse d’un félin, m’a attrapée par ma chemise et m’a violemment plaquée contre le premier mur venu.


J’ai été si surprise que j’ai d’abord crié de douleur sans amorcer le moindre geste de défense, exactement comme une débutante dans les combats au corps à corps !


C’est alors que la femme s’est de nouveau adressée à moi, sa voix dégoulinante de menace :


“Si tu es une fille raisonnable et que tu tiens à la vie, tu vas quitter Clive au plus vite et sortir définitivement de sa vie ! Car il est à moi, et à moi seule !”


Sur l’instant, j’ai pensé avoir affaire à une cinglée ; et avec ses yeux exorbités et ses lèvres rageusement retroussées, cette femme semblait effectivement folle à lier.


Reprenant un peu mes esprits, j’ai sèchement ordonné à l’inconnue de s’éloigner de moi, mettant une main dans ma poche pour essayer de lui faire peur.


En fait, je voulais lui faire croire que j’allais sortir mon pistolet de la poche de mon jean alors qu’évidemment, je ne l’avais pas pris pour ma consultation…


Mais malgré tout, ça a marché : la fille m’a lâchée et s’est éloignée de moi si vite que j’ai eu tout juste le temps de la voir disparaître de ma vue.


Le souffle coupé, je suis ensuite rentrée au QG en courant, des larmes d’angoisse me perlant aux yeux.


Lorsque Clive m’a vue dans cet état, il m’a immédiatement demandé ce qui n'allait pas ; est-ce que c’était le bébé ? Avait-il un problème ?


Secouant la tête, j’ai alors relaté à mon homme ma courte mésaventure avec la mystérieuse inconnue brune.


En apprenant que j’avais été menacée, les yeux de Clive ont affiché une de ces colères !


Pas qu’il était le genre de personne à entrer dans des états de rage démesurée.


Non, Clive, c’était plutôt le genre des colères froides qui ont de quoi vous glacer le sang ; seuls ses yeux affichaient vraiment l’étendue réelle de sa rage.


Mais ensuite, j’ai vu comme une lueur de doute briller dans son beau regard bleu… et là, il m’a demandé de lui décrire la femme avec plus de précision.


Ce que j’ai fait, bien entendu.


Au fil de mes mots, je l’ai vu devenir de plus en plus pâle et décomposé… Visiblement, il connaissait cette femme et ce n’était clairement pas une amie.


Il m’a alors fait asseoir à côté de lui sur le canapé… avant de m’avouer ce qui n’allait pas.


Et c’est là que j’ai fini par découvrir l’affreuse vérité : je n’étais pas la première liaison amoureuse durable de Clive…


Il y avait eu quelqu’un d’autre avant moi.


En apprenant cela, j’eus une envie soudaine et irrépressible de me mettre à pleurer de désespoir et de dépit…


Fichues hormones de grossesse !


Cependant, Clive m’a rapidement calmée et m’a demandé de le laisser s’expliquer, afin que je comprenne bien toute la vérité sur cette relation passée.


Il avait 18 ans et venait juste de commencer l’université quand il avait rencontré cette fille - nommée Cassidy - pour la première fois.


Très vite, il était tombé sous le charme de celle-ci et ils avaient commencé une histoire d’amour… qui avait duré 4 ans.


4 ans !


J’ai eu l’impression de recevoir un méchant coup de poing dans l’estomac ; bon sang, comment avait-il pu rester 4 ans avec la même femme et ne jamais en avoir fait mention ?


Il fallait vraiment que cette Cassidy ait fait beaucoup de mal à Clive pour qu’il ait gardé un souvenir aussi amer d’elle, ai-je pensé.


Et j’avais raison…


Mon homme m’a ensuite avoué que c’était seulement au bout de ses 4 années de relation qu’il avait fini par comprendre que leur histoire était un peu à sens unique.


Car voyez-vous, si Clive était réellement fou amoureux de Cassidy, ça ne semblait pas aussi réciproque de l’autre côté…


En fait - et ça, Clive ne l’a découvert que beaucoup plus tard - elle était surtout avec lui à cause de l’argent.


Oui, vous avez bien compris : l’argent !


Comment peut-on manipuler les autres juste pour obtenir davantage de richesses ?


C’est quelque chose qui m’a toujours dépassée ; ne peut-on pas se satisfaire de ce que l’on a ?


Bref, quand il a découvert la vérité, Clive s’est senti trahi de la pire des façons possibles… et il l’a fait comprendre à Cassidy d’une manière très particulière.


Il l’a battue ; et il l’a battue si fort que s’il ne s’était pas arrêté, il aurait fini par la tuer.


Je peux imaginer que vous soyez choqués ; je l’ai été aussi lorsque Clive m’a fait cet aveu.


Après, je crois pouvoir comprendre son geste, même si je ne suis sans doute pas impartiale : la trahison est une chose qu’il ne peut pas tolérer, encore moins chez ceux qu’il aime.


Qu’on essaye d’abuser de sa confiance et il le fera chèrement payer.


Et c’est exactement ce que Cassidy a fait : elle lui a avoué, lors d’une dispute, n’être avec lui que pour sa fortune… et qu’elle voyait aussi d’autres hommes derrière son dos.


Et ça, Clive ne l’a pas supporté : fou de rage, il a alors donné une telle correction à sa petite-amie que son visage était presque méconnaissable à la fin de cet assaut violent.


Ensuite, elle est définitivement sortie de sa vie et n’est plus jamais revenue ou réapparue… jusqu’à aujourd’hui.


Dire que j’étais abasourdie par toute cette histoire serait un euphémisme : j’étais en fait complètement assommée par toutes ses révélations.


Tout d’un coup - et c’était très bête - j’ai eu peur de me sentir abandonnée par Clive au profit d’une autre femme, plus agréable que moi.


Cependant, mon homme a immédiatement vu mon air troublé et m’a serrée fort dans ses bras, mais de façon très tendre ; il m’a ensuite rassurée sur notre lien.


Après tout, m’avait-il dit, j’étais la seule femme qui avait réussi à vouloir lui faire commencer à nouveau une relation amoureuse stable ; en plus, je portais son enfant en moi.


Son enfant… L’une des choses fondamentales que Cassidy lui avait refusée et qui l’avait profondément peiné.


Non, c’était sûr et certain : jamais il ne reviendrait vers cette femme qui lui avait causé tant de chagrin et qui avait fait naître en lui une certaine méfiance envers les filles de mon âge.


Mais à ce moment-là, je ne savais pas encore qu’avec l’arrivée non-désirée de Cassidy dans notre vie, c’était le début de sérieux ennuis qui m’attendaient…




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