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Photo du rédacteurInès Bardou

La dormeuse du val

Écrire une microfiction à partir du poème Le Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud, 1888. (consigne de Mme Milena Mikhaïlova)


Allongée dans l’herbe, elle entend la rivière chanter. La lumière pleut sur ses joues et son cou. Les parfums de la nature s’imprègnent en elle. Ses narines frissonnent. Elle ne bouge pas. Seule sa respiration offre un mouvement régulier à son buste. Elle dort. Entre les doigts de sa main droite, un bout de papier se cache. Froissés, quelques mots se distinguent. À très vite mon amour.


Des semaines, des heures, une éternité qu’elle relit ses mots. Elle ne cesse jamais de l’attendre. Le ruissellement de l’eau rythme cette infinitude. Il est là. Tout le temps. Partout. Elle le voit. Près des fleurs autour de la maison. Près de la rivière, dormant la main sur la poitrine. La chemise défaite, souriant comme un enfant après une journée passée à jouer.


Allongée dans l’herbe, la rivière a cessé de chanter. La lumière s’est éteinte. Les parfums de la nature échappent à ses sens. Ses narines tremblent. Elle ne cesse de s’agiter. Sa respiration est devenue irrégulière. Elle s’est réveillée. Sa main serre un bout de papier avec force. Chiffonnés, quelques mots se distinguent. Disparu au combat.

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