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Photo du rédacteurLucille Lorieux

Le mépris

Dernière mise à jour : 29 mars 2022

“Le Mépris” Écrire une page "déclenchée" par la scène d'anthologie du Mépris de Jean-Luc Godard réunissant Brigitte Bardot et Michel Piccoli (adaptation du roman d'Alberto Moravia). Ne pas dépasser un feuillet A4. (consigne de Jean-Michel Devésa)


Tu aimes te trouver là, devant moi, nue et le visage invisible, nue alors que je ne le suis pas ? Fais-moi part de tes insécurités afin que je puisse te rassurer. Je te dédie cette scène d’amour. Tu n’as rien à me dire sur le tien, je t’aime et te prends sans en avoir besoin. Moi, je t’aime tout entière, de tes courbes à tes reliefs, tellement belle avec ta peau de bébé et ta coiffure de poupée. Je te capture et t’expose en souvenir de ce temps où tu es encore fleur du printemps. Écoute le vieux poète et n’attends pas de te faner, profite du moment, maintenant. Comme tu dois être heureuse quand tu me vois rentrer de ma longue journée de travail alors que tu peux rester ici à te prélasser, à goûter les plats que tu me prépares ou à papoter avec tes amies autour d’une tasse de thé. C’est ton privilège. Le mien est de subvenir à nos besoins. Et même quand je reviens à la maison, je t’écoute bavarder pendant que je lis les nouvelles du journal et que tu me sers un verre d’alcool fort. Tu vois ? Nous prenons soin l’un de l’autre comme tu prendras soin du fils que nous aurons, je n’en doute pas un instant. Ton corps t’impose cette responsabilité mais t’en épargne bien d’autres. Te rends-tu compte de tout ce dont tu n’as pas à te soucier ? De la politique et des finances, du travail de force et des hautes responsabilités, je t’épargne toutes ces peines. Fais-toi belle, ma douce, c’est tout ce que je te demande, et belle tu l’es déjà et tu le sais. Ne comprends-tu donc pas ta chance ? Personne ne m’a jamais admiré dans la rue, personne ne m’a sifflé ni suivi sur des mètres et des mètres de bitume pour me signifier son attraction. Toi, tu le sais que tu es regardée, que tu provoques mes pulsions avec ta jupe et tes volants qui se soulèvent au moindre coup de vent. Cette jupe, tu l’as mise exprès pour moi, n’est-ce pas ? Pour que je te remarque ? Alors pourquoi m’ignores-tu ? J’ai percé à jour ton petit jeu qui n’est que fausse modestie. Tu ne m’ignores pas, tu cherches mon attention. La voici. Alors, ma folle, aimes-tu, oui, aimes-tu être femme ? Car moi, oui moi, je t’aime totalement, j’aime que tu sois mienne.

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