Acte III, scène 1 : La mort d’un roi.
Tout se passa quelques nuits après l’exposé du complot sur les Terres Interdites. Onyxia avait emmené son neveu dans le canyon de Vespera car elle voulait tendre son piège à cet endroit.
Onyxia (d’une voix étonnamment doucereuse) : Tu vas m’attendre gentiment ici, ton père a une très belle surprise pour toi.
Cosmo (ravi) : Ouah, qu’est-ce que c’est ?
Onyxia (riant) : Mais si je te le dis, ce ne sera plus une surprise, tu es d’accord ?
Cosmo : Je veux savoir ! Et puis je pourrais faire semblant !
Onyxia (riant encore) : Hou hou hou ! Tu sais que tu es un petit chenapan toi ?
Cosmo (sur un rocher, suppliant, entourant le cou de la jeune femme de ses bras) : Dis-moi tante Onyxia !
Onyxia (ne cède pas) : Non, non, non, non, non, non, non. C’est quelque chose entre toi et ton papa. Tu sais, des histoires courantes… de famille… (Regard étonné et perplexe de Cosmo) Eh bien, je vais aller le chercher. (Fais demi-tour)
Cosmo (sautant du rocher) : Je viens !
Onyxia (élevant la voix un peu trop haut) : NON !
En voyant l’air surpris et presque effrayé de son neveu, la jeune femme sombre comprit qu’elle venait de commettre une erreur et tenta de se rattraper :
Onyxia : Euh… (Ris avec gêne) Héhéhé… Non. Toi, tu restes sur ton rocher. Et promets-moi que tu ne referas pas de bêtise comme l’autre jour, avec les sorcières.
Cosmo (de nouveau sur la roche, la voix surprise) : On t’en a parlé ?
Onyxia (avec un léger soupir) : Cosmo, tout le monde m’en a parlé.
Cosmo (gêné) : Ah oui ?
Onyxia (hochant la tête) : Oh oui. Une chance que ton père ait été là pour te sauver. (Regarde derrière elle, s’assurant qu’il n’y avait personne et chuchote) Et tout à fait entre nous, tu pourrais travailler ton petit feulement, hmm ?
Cosmo (dans un soupir) : Hum… Bon d’accord…
La soeur du roi s'apprêtait à s’en aller, mais son neveu lui posa une dernière question :
Cosmo : Eh tante Onyxia, je vais l’aimer ma surprise ?
Onyxia (se retourne avec un sourire mielleux) : L’aimer ? Bien sûr, à en mourir…
La jeune femme s’éloigna lentement pendant que le petit garçon restait tout seul dans le canyon. Ce qu’il ignorait, c’était qu’en haut de la gorge, un immense troupeau de buffles y était en train d’y brouter de l’herbe. Et plus haut encore, bien cachées derrière les roches, se trouvaient également les trois sorcières !
Fritcia (s’adressant à Grifcia, d’une voix basse et agacée) : Arrête de gargouiller !
Grifcia (d’une voix plaintive) : Je peux pas m’en empêcher, j’ai tellement faim ! (Se relève) Il faut que je mange quelque chose !
Fritcia (mécontente) : Ne bouge pas !
Grifcia (désignant un jeune buffle) : Eh, et si je bouffais celui qui a l’air malade, là… ?
Fritcia (agressive) : Non ! On attend le signal d’Onyxia…
À ce moment-là, cette dernière apparut en haut d’un autre rocher, les cheveux volant au vent.
Fritcia : La voilà. (Avec une grimace) Allez, en route ! (Se mirent toutes les trois en marche pour accomplir le plan)
Entre-temps, Cosmo s’ennuyait ferme en attendant sa tante et son père.
Cosmo (légèrement vexé) : Un petit feulement, pfff…
Soudain, un caméléon atterrit sur le rocher et le jeune garçon se troubla. Après tout, qu’avait-il à perdre en s’entraînant à son grognement ? S’il réussissait à gronder comme un vampire adulte, son père ne pourrait être que fier de lui ! Et qui sait, la surprise n’en serait peut-être que plus belle…
Alors, Cosmo testa son feulement contre le caméléon pour voir comment il réagirait. Or, celui-ci n’eut pas l’air impressionné par la voix aiguë de l’enfant et continua son chemin. Contrarié, Cosmo sauta du rocher, se rapprocha du caméléon et grogna à nouveau, sans résultat. Cette fois, il perdit patience, s'avança encore et grogna avec toute la force que ses jeunes poumons lui permirent. A sa grande surprise, sa voix en ressortit grave et agressive ! Heureux de l’écho qui résonnait dans toute la gorge, Cosmo éprouva pourtant très vite une sorte de malaise. Comme si… comme si ce n’était pas lui qui venait de feuler ainsi.
Soudain, les cailloux du sol se mirent à trembler. Inquiet, Cosmo releva la tête et là, il vit avec horreur le troupeau de buffles dévaler dans le canyon ! D’abord figé de terreur et incapable de crier, il finit par prendre la fuite, le troupeau courant derrière lui, affolé.
Affolé était bien le mot car en réalité, c’étaient Fritcia, Grifcia et Cricia qui avaient terrifié les buffles avec leurs cris démoniaques. Ainsi, c’était leurs grognements à elles qui avaient résonné dans le canyon, et non celui de Cosmo ! Quand les derniers buffles eurent quitté la prairie, elles partirent vite se cacher pour laisser Onyxia réaliser le reste de son plan. Quant à Cosmo, le malheureux enfant courait avec toute l’énergie du désespoir pour échapper à une destinée tragique !
Entre-temps, le roi Eden revenait des jardins, accompagné d’Améthyste. Elle fut la première à remarquer le troupeau de buffles au loin.
Améthyste (désignant le canyon) : Regardez Majesté, le troupeau s’agite…
Roi Eden (les sourcils froncés) : C’est étrange…
Brusquement, Onyxia apparut sur les rochers, l’air complètement paniqué :
Onyxia (feignant l’affolement) : Eden ! Vite ! C’est la débandade ! Dans les gorges ! Cosmo est en danger !
Roi Eden (soudain effrayé) : Cosmo ?!
Dans le canyon, le petit prince continuait à courir à en perdre haleine. Mais à cause de ses petites jambes, il se fit vite rattraper. Croyant d’abord qu’il allait mourir écrasé, il aperçut un vieil arbre desséché sur lequel il s’empressa de grimper et de s’y accrocher fermement. Pendant ce temps, son père et sa tante dévalaient les rochers en courant pendant qu’Améthyste volait pour essayer de retrouver son jeune maitre. Elle le trouva bien vite sur l’arbre et se précipita vers lui, ne pouvant malheureusement l’aider, de peur de ne pas réussir à le porter tout en volant.
Cosmo (affolé et menaçant de tomber) : Améthyste, aide-moi !
Améthyste (affolée elle aussi) : Ton père arrive ! Cramponne-toi !
Cosmo (suppliant) : Vite, vite !
Entre-temps, le roi Eden et Onyxia étaient arrivés et regardaient d’en haut, sur un rocher, à droite et à gauche avec désespoir. En réalité, c’était surtout le roi qui était le plus désespéré ! Soudain, Améthyste arriva et leur désigna l’endroit où Cosmo s’était réfugié :
Améthyste (paniquée) : Là, là ! Sur l’arbre !
Roi Eden (affolé) : Tient bon Cosmo !
À ce moment-là, l’arbre se brisa à moitié à cause de la charge d’un buffle et le jeune prince faillit tomber !
Cosmo : AAAAAAAAAAAAH !!!
Le roi Eden sauta alors de rochers en rochers, son épée à la main, afin d’aller sauver son fils qui n’arrivait presque plus à se tenir sur les branches. De son côté, Améthyste laissait libre court à sa terreur pendant qu’Onyxia ne disait pratiquement rien.
Améthyste (parlant toute seule) : Oh, c’est affreux ! Qu’est-ce qu’on peut faire ? Qu’est-ce qu’on peut faire ?! (A soudain une idée) Oh, je vais aller chercher du renfort ! Je vais aller chercher…
La jeune femme n’eut pas le temps de finir sa phrase car Onyxia, perfidement, lui donne un violent coup de bâton par derrière, l’envoyant se cogner contre une roche. Améthyste eut tout juste le temps de crier avant de s’évanouir.
Entre-temps, Eden réussit à se mêler aux buffles mais dépassa l’arbre où Cosmo s’accrochait de toutes ses forces. Le roi parvint à faire demi-tour mais alors qu’il courait vers l’arbre, il se fit renverser par un buffle. Il se releva malgré tout et regarda son fils, paniqué. Soudain, un buffle brisa l’arbre de Cosmo et ce dernier s’envola !
Cosmo (hurlant de terreur) : AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Alors qu’il pensait chuter au sol, son père sauta et le prit dans ses bras juste à temps, avant de se remettre à courir. Il ignorait qu’Onyxia le suivait discrètement dans l’ombre d’une corniche. Puis brusquement, Eden se fit bousculer par un buffle et Cosmo tomba. Il se releva, terrifié, car son père avait disparu de sa vue. Il évita de se faire écraser par le troupeau quand soudain, Eden réapparut et le prit à nouveau dans ses bras, désireux de le mettre à l’abri. Il sauta sur un gros rocher et déposa délicatement Cosmo dessus lorsque les buffles l’emportèrent malgré lui et lui firent faire une nouvelle chute !
Cosmo (tremblant) : Papa !
Il se mit à regarder partout parmi le troupeau affolé, mais il ne vit aucun signe du roi. Le petit prince allait s’affoler pour de bon lorsqu’il le vit, d’un bond formidable, sauter du sol et s’accrocher au rocher avec son épée. Cosmo la regarda d’abord angoissé puis rassuré.
Cosmo (pensée, soulagé) : « Papa est sauvé ! »
Il s’empressa de remonter les rochers jusqu’au sommet des terres de Vespera. Quant à Eden, il était en bien mauvaise posture car malgré son épée, il pouvait tomber à tout instant si personne ne lui venait en aide. D’ailleurs, le roi vit Onyxia au-dessus de lui, un air assez dédaigneux empreint sur son visage. Cela, le roi ne le vit pas, tant la peur de tomber lui rongeait alors le ventre.
Roi Eden (affolé) : Onyxia ! Ma sœur… Aide-moi !
Des petits cailloux tombèrent des pieds d’Eden. Si jamais il chutait, ce serait la mort certaine ! Onyxia regarda un court instant son frère en silence puis soudain, elle lui planta violemment ses ongles dans ses mains. Eden poussa un cri de douleur avant de regarder sa sœur avec incompréhension : pourquoi avait-elle fait ça ?
Celle-ci eut alors un horrible sourire :
Onyxia (d’une voix basse et diabolique) : Longue vie au roi !
Et, traîtreusement, Onyxia poussa son frère du rocher et Eden tomba dans le vide !
Roi Eden : AAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! Cosmo (qui vit au loin son père tomber) : NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!
Fin de la scène 1
Acte III, scène 2 : La disparition du prince.
Cosmo sauta de rochers en rochers afin de redescendre. Les derniers buffles étant partis, tout danger était écarté. A travers la poussière, Cosmo appelait son père, désespéré.
Cosmo (inquiet) : Papa !
Il s’avança un peu plus lorsque soudain, il entendit un bruit léger et étrange qui le fit légèrement sursauter :
Cosmo (reprend espoir) : Papa ?
Il vit un buffle passer devant lui… et à côté d’une silhouette allongée au sol. Cosmo entrouvrit la bouche puis la referma avant de courir vers la silhouette, priant que ce ne soit pas son père. Hélas, en s’approchant, Cosmo dut bien admettre que c’était lui : il était allongé sur le côté droit, les yeux clos, son bras droit tendu vers son épée dont la lame s’était brisée en deux. Le petit prince tenta de se persuader que tout cela n’était qu’un affreux cauchemar et que son père était juste endormi. Il s’agenouilla près de lui :
Cosmo (d’une petite voix) : Papa… Tu te réveilles ? Il faut que tu te lèves… (Le secoue un peu) Papa… Viens, on rentre… (Lui tire une mèche de cheveux)
Mais le roi ne bougeait pas. Cosmo comprit alors que son père était bel et bien mort. Sa douleur éclata comme un orage :
Cosmo (hurlant) : À L’AIDE !!! S’IL VOUS PLAÎT !! S’il vous plaît… Papa…
Cosmo se mit alors à pleurer, de grosses larmes lui coulant sur les joues. Il revint lentement vers le corps d’Eden et se faufila son bras gauche, s’allongeant et finalement, il ferma les yeux comme s’il voulait s’endormir auprès de lui. Cependant, il ne vit pas la silhouette menaçante d’Onyxia qui s’approchait d’eux.
Onyxia (dans un murmure de reproche) : Cosmo… (Attention de ce dernier tourné vers sa tante) Qu’est que tu as fait ?
Cosmo (se relevant en larmes) : Le troupeau… Il-il a voulu me sauver ! (Renifle) C’était un acci… Je voulais-je voulais pas ce qui est arrivé ! (Se remet à pleurer)
Onyxia (le prenant dans ses bras) : Bien sûr, bien sûr que tu ne le voulais pas. Personne ne peut concevoir des choses aussi horribles… (Relève la tête, le regard fixe) Mais le roi est mort… (Regard d’effroi de Cosmo sur sa tante) Et sans toi, il serait encore en vie…
Le remord commençant à le ronger pernicieusement, Cosmo se serra plus fort contre Onyxia, les larmes coulant de plus belle sur ses joues.
Onyxia (soupirant tout en regardant son jeune neveu) : Ah, qu’est-ce qu’Améthyste et Crystal diront ?
Cosmo (terrifié) : Mais qu’est-ce que je peux faire alors ?
Onyxia (le dégageant soudainement de ses bras) : Sauve toi Cosmo. Pars, pars très loin et ne reviens jamais !
À ces mots, le jeune prince prit aussitôt la fuite. Derrière Onyxia, trois silhouettes sombres s’avançaient silencieusement mais la jeune femme perçut leur présence.
Onyxia (aux trois silhouettes, d’une voix froide) : Tuez-le.
Et à ce moment, les sorcières Fritcia, Grifcia et Cricia se lancèrent à la poursuite de Cosmo ! Ce dernier était arrivé devant une montagne de pierre, hésitant à grimper lorsqu’il entendit un bruit suspect qui le fit se retourner. Il vit alors le trio des sorcières qui s’approchait de lui ! Paniqué, le petit garçon s’empresse de grimper à travers les minuscules parois des rochers et évita de justesse les griffes de Grifcia qui entaillèrent la roche.
Arrivé au sommet, Cosmo courut à toutes jambes mais s’arrêta devant le bord. S’il sautait, survivrait-il ? Mais il n’eut pas le temps d’approfondir la question car les sorcières surgirent des rochers ! Sans plus d’hésitation, Cosmo se jeta dans le vide. Il roula dans la terre noirâtre, le trio maléfique sur ses talons. Soudain, il tomba dans un énorme buisson d'épines et heureusement pour lui, la branche se cassa et il tomba à l’intérieur du buisson. Il se releva, malgré ses nombreuses égratignures, reprit la fuite en se faufilant à travers les branches et parvint sortir à travers les épines avant de reprendre sa course à travers le désert.
Entre-temps, Grifcia s’était rendu compte la première qu’elle et ses compagnes se précipitaient vers des buissons épineux. Elle tenta de ralentir de toutes ses forces et s’arrêta juste devant le bord. Mais, elle se fit bousculer par Fritcia, puis par Cricia, causant sa chute bruyante dans le buisson.
Grifcia (sautant en l’air, le corps recouvert d’épines) : HYAAAAAAA !!!
Cricia se mit à rire de façon hystérique pendant que Grifcia remontait sur le rocher et marchait difficilement, des épines dans tout le corps. Soudain, Fritcia se mit à crier :
Fritcia (pointant l’index vers l’horizon) : Eh, il s’en va, il s’en va !
Grifcia (s’arrachant des épines) : Qu’est-ce que tu attends ?
Fritcia (moqueuse) : Tu délires, moi je plonge pas là-dedans ! J’ai pas envie de me retrouver comme toi, tête de cactus !
Grifcia (jetant quelques épines sur Cricia qui ricanait) : Faut qu’on finisse le boulot !
Fritcia (d’une voix dédaigneuse) : Tu parles. Dans le désert, il s’en sortira jamais. Et si un jour il revient, on le tuera !
Grifcia (qui s’était approchée de Fritcia) : Ouais ! (D’une voix menaçante, à Cosmo au loin) Eh t’entends ! Si tu reviens, on te fera la peau !!
Dans un dernier ricanement, les vilaines sorcières firent demi-tour et disparurent pour retourner sur les Terres Interdites en attendant le grand jour.
Entre-temps, Onyxia avait ramené le corps de son frère au palais afin qu’il soit embaumé et enterré. A tous ceux qui lui avaient posé la question de savoir comment il était mort, elle avait à chaque fois raconté la même version de l’histoire, sa version : le roi avait fait une chute accidentelle qui lui avait été fatale, dans sa tentative de sauver Cosmo. Mais concernant ce dernier, les explications d’Onyxia étaient plus confuses : elle avait juste raconté que son neveu avait disparu. Mais on ne l’avait pas interrogé davantage, tout le monde étant anéanti de douleur et de désespoir.
La nuit de l’enterrement du roi Eden, Onyxia prononça alors un discours non loin du Rocher des Vampires. Un discours qui n’était que mensonges et tromperies mais que personne ne pouvait soupçonner : après tout, qui pourrait découvrir l’affreuse vérité ?
Onyxia (sur un ton dramatique) : La mort du roi Eden est une horrible tragédie. (Pose sa main libre sur son visage) Mais perdre Cosmo qui était à l’aube de sa vie.
Pendant ce court laps de silence, les visages des fidèles du roi - dont Ombréa, la nourrice de Cosmo - affichèrent l’anéantissement le plus complet tandis que Crystal pleurait en silence dans les bras d’Améthyste.
Onyxia (poursuivant son discours) : … Est pour moi un drame personnel d’une cruauté insoutenable. (Sanglot convulsif de Crystal) C’est donc le cœur brisé par le chagrin que je monte sur le trône.
Soudain, le regard de la jeune femme devint beaucoup plus inquiétant et des ombres se faufilèrent à travers les rochers, effrayant Améthyste, Crystal et les autres vampires.
Onyxia (la voix sourde et effrayante) : Sachant que malgré notre infinie douleur, nous nous relèverons pour saluer l’évènement d’une ère nouvelle, (Saute sur les roches jusqu’au Rocher des Vampires) dans laquelle les vampires et les sorcières s’uniront pour ériger l’avenir en un glorieux édifice !
Ces ombres, c’était les sorcières ! TOUTES les sorcières des Terres Interdites ! Elles s’avancèrent, menaçantes, vers les vampires qui se serraient davantage entre eux, terrifiés. Au loin, Donatella avait vu toute la scène et rentra finalement chez elle, écrasée de chagrin. Assise devant le tronc de son chêne, elle pleurait.
Comment n’avait-elle pas pu prévoir une tragédie pareille ? Et Cosmo… Si jeune… Mort lui aussi… Quel affreux destin envers ce malheureux garçon si innocent ! La vieille femme regarda le portrait de l’enfant et posa sa main droite dessus, mouillée de larmes, la passant devant l’image du jeune prince qui devient légèrement flou.
Pour Donatella, ce geste était significatif : pour elle, cela voulait dire que Cosmo était désormais auprès de son père pour l’éternité.
Fin de la scène 2.
Acte III, scène 3 : Nouvelle famille et nouvelle vie. (Chanson : Hakuna matata)
Cependant, la vérité sur Cosmo était tout autre : il avait survécu à l’épreuve ! Pendant plusieurs jours, il avait traversé le désert d’Elementa, un royaume voisin de Vespera, puis à bout de force, il s’était évanoui, son corps exposé au soleil brûlant.
Tout commença lorsqu’une nuée de vautours, volant autour de Cosmo, s’approchèrent pour se délecter de sa chair lorsque soudain…
Voix d’homme et de femme : YAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
A ce moment-là, une jeune fille et un jeune homme s’élancèrent sur les rapaces en courant ! La fille avait une lance en or dont la pointe était taillée dans un quartz rose et son compagnon portait un bouclier en argent avec une obsidienne fichée en son centre. La fille avait les cheveux roses pâles et de beaux yeux dorés tandis que son compagnon avait les cheveux et les yeux noirs. Ils portaient tous deux une sorte de tunique, aux couleurs vives pour la fille et aux couleurs plus sombres pour l’homme.
Jeune femme (donnant des coups de lance tandis que son ami la protégeait avec son bouclier) : Allez, allez ! Du vent ! Ouste !
Jeune homme (une fois les vautours partis) : Ah décidément, ça fonctionne à chaque fois le bowling de rapaces !
Jeune femme (rangeant sa lance et s’enlevant de la poussière en riant) : A tous les coups ça marche ! Hahahaha !
Jeune homme (qui s’était approché de Cosmo) : Oh oh… (Appelle son amie) Eh Quartz, viens voir une minute ! On dirait qu’il est vivant…
Quartz (s’approchant de l’enfant, interloquée) : Oh ! Bon voyons voir, mais qu’est que c’est que ça ?
Elle s’agenouille près de Cosmo et lui soulève délicatement la main qui cachait son visage. Mais quand elle vit ses petites canines, elle se mit à hurler !
Quartz (horrifiée) : AAAH !! Un vampire !
Elle trébucha et se releva, épouvantée, avant de se précipiter vers son compagnon et de lui prendre la main.
Quartz (affolée) : Allez Ténèbre, on rentre !
Ténèbre (interloqué) : Eh Quartz, attend une seconde ! C’est juste un enfant vampire ! (Regarde Cosmo avec attendrissement) Il a dû se perdre. Regarde comme il est mignon, pauvre petit. (Se tourne vers Quartz) Si on le gardait ?
Quartz (lui hurlant dans les oreilles) : Non mais t’es malade ?! Un vampire, ce n’est pas un jouet ! Un jour ou l’autre, il boira tout mon sang !
Ténèbre (secouant la tête) : Pas lui, il est trop petit !
Quartz (agacée) : Ça grandit ces choses-là !
Ténèbre (sourit malicieusement) : Peut-être qu’il sera notre allié !
Quartz (se met à ricaner) : Hahaha, ça c’est la meilleure de l’année, comme s’il pouvait… ! (Interruption brutale lorsqu’une idée lui vint à l’esprit) Eh attend une minute… Mais c’est une bonne idée ça ! Qu’il devienne notre allié… Finalement, avoir un deuxième vampire dans son camp n’est peut-être pas une si mauvaise idée !
Ténèbre (ramassant Cosmo, ravi) : Alors on le prend !
Quartz (souriant) : Mais oui ! Le cerveau, c’est toi ou c’est moi ?
Ténèbre (hésitant pour sa réponse) : Euh…
Quartz (dans un soupir) : Bah, laisse tomber. (S’éponge le front) Ah, je cuis ! Trouvons un coin d’ombre !
Aussitôt, ils se mirent à courir en vitesse sous le brûlant soleil du désert d’Elementa car ils savaient que si les vampires y restaient exposés trop longtemps, ils pouvaient mourir… Bientôt, le duo arriva devant une oasis. Ils déposèrent Cosmo à l’ombre, sur le côté d’un petit lac, et Quartz lui envoya de l’eau sur son visage brûlant pour le réveiller. Et ça marcha ! Cosmo émergea enfin de son sommeil, les yeux encore à demi clos de fatigue.
Quartz (inquiète) : Ça va petit ?
Cosmo (d’une petite voix) : Oui, je crois…
Ténèbre : Tu as failli mourir !
Quartz (prenant un air fier) : Hé, je t’ai sauvé !
Ténèbre (regarde Quartz avec irritation) : Hey !
Quartz (corrigeant sa réponse avec mauvaise grâce) : Enfin, Ténèbre m’a aidé… un peu…
Cosmo (se relevant et marchant tristement dans l’ombre) : Merci, c’est gentil…
Quartz (interloquée) : Mais… Où est-ce que tu vas ?
Cosmo (dans un soupir) : Nulle part…
Perplexe, la jeune fille s’adressa à son compagnon vampire tandis que Cosmo s’éloignait :
Quartz : Eh, il a le cafard…
Ténèbre (étonné) : Qu’est-ce que tu racontes ?
Quartz (agacée) : Bah, je veux dire qu’il est déprimé !
Ténèbre : Ah bon…
Lui et Quartz s’approchèrent du garçon, étonné par sa tristesse, peu courante chez un enfant :
Ténèbre : Quel mal te ronge, petit ?
Quartz (voulant détendre l’atmosphère) : Eh bien rien ! C’est lui le mal qui ronge ! (Prise d’un fou rire) Hahahahaha, le mal qui ronge ! Héhéhéhéhé… (S’arrête de rire en voyant que Cosmo demeurait triste) Euh… Alors, d’où tu viens ?
Cosmo (reprenant sa marche, la tête baissée) : Qu’est-ce que ça peut faire ? Je peux plus y retourner…
Quartz (s’approchant de lui, ravie) : Quoi, t’es un hors la loi ?! Ça tombe bien, nous aussi !
Ténèbre (qui s’est approché aussi) : Qu’est-ce que tu as fait, petit ?
Cosmo (frissonnant) : Une chose épouvantable, mais je ne peux pas en parler…
Quartz : Tant mieux, ça ne nous intéresse pas !
Ténèbre : Dis donc Quartz ! (S’adressant à Cosmo) On peut faire quelque chose ?
Cosmo (dans un soupir) : Non, à moins de changer le passé…
Ténèbre (avec un sourire malicieux) : Eh bien dans des cas comme ça, mon amie Quartz me dit toujours : on ne revient jamais en avant !
Quartz (exaspérée) : Non, non, non !!
Ténèbre (surpris) : Ah, ce n’est pas ça ?
Quartz : Amateur ! Assied-toi, tu vois bien que tu te fatigue !
Dans un soupir, le vampire adulte obéit tandis que la jeune fille se tourna vers Cosmo :
Quartz : C’est : on ne revient jamais en arrière. Bon écoute petit, si les choses tournent mal, tu ne peux rien y faire, vrai ?
Cosmo (tristement) : Vrai…
Quartz (son doigt pointé vers Cosmo) : FAUX ! (Étend son bras droit vers l’horizon) Quand le monde entier te persécute, tu te dois de persécuter le monde !
Cosmo (secouant la tête) : Ce n’est pas ce qu’on m’a appris…
Quartz : Peut-être qu’il te faut une autre méthode ! Répète après moi, (Se racle la gorge) hum, hum, hum… Hakuna matata.
Cosmo (interloqué) : Quoi ?
Ténèbre (répétant également) : Hakuna matata. Ça veut dire « pas de soucis » !
Soudain, le duo commença à fredonner d’étranges paroles aux oreilles du jeune garçon :
Quartz (faisant une petite révérence) : Hakuna matata, Quelle formule épatante !
Ténèbre (chantonnant) : Hakuna matata, Quelle idée démente !
Quartz (chante et fait signe à Cosmo de les suivre) : C’est vivre sa vie ! En faisant ce qui vous chante !
Quartz et Ténèbre (asseyant Cosmo sur une chaise en mousse) : La philosophie ! Du sans soucis ! (Ténèbre protège Cosmo des rayons du soleil pendant que Quartz lui lime les ongles)
Quartz (reprenant le refrain en jetant la lime à ongles) : Hakuna matata !
À ce moment-là, le trio se remit à parler normalement :
Cosmo (surpris) : Hakuna matata ?
Ténèbre : Oui, c’est notre crédo !
Cosmo (perplexe) : C’est quoi un crédo ?
Quartz : Notre devise !
Ténèbre : C’est facile ! Ces deux mots résoudront tous tes problèmes !
Quartz : C’est vrai ça ! Bon on se refait un coup ?
Ténèbre : Oh oui !
Le vampire adulte alla s’asseoir sur une liane, comme sur une balançoire, tandis que Quartz s’empressa de la remonter par le bout :
Quartz et Ténèbre : Hakuna matata, Quelle formule épatante ! (Quartz saute sur la balançoire avec Ténèbre) Hakuna matata, Quelle idée démente !
Cosmo (se met à chanter aussi, joyeusement) : C’est vivre sa vie ! En faisant ce qui vous chante ! Quartz (sautant de la balançoire avec Ténèbre) : Chante petit !
Cosmo, Quartz et Ténèbre : La philosophie ! Du sans soucis ! Hakuna matata !
Puis, Cosmo suivit ses nouveaux amis vers leur territoire personnel, situé sur les terres d’Elementa, le fameux royaume des éléments. Un royaume dont Quartz était native et une terre d’adoption pour Ténèbre après avoir été chassé de Vespera par les siens, ayant commis le seul crime d’aimer une élémentaire et non une vampire… Une vie en exil que les deux amants ne regrettaient pas. Et maintenant que cet enfant venait de les rejoindre, leur famille n’en était que plus agrandie.
Quartz : Tu vois gamin, c’est ça la vraie vie !
Ténèbre : Ouais ! Pas de lois, pas de responsabilité !
Quartz et Ténèbre (ensemble) : Et par-dessus tout… !
Cosmo (complétant leur parole, excité) : Pas de soucis !
Et c’est ainsi que commença la nouvelle vie de Cosmo de Vespera ! Au rythme d’Hakuna Matata, il grandissait. De l’enfant charmant, il devint un bel adolescent puis un magnifique jeune homme ! Il restait toujours auprès de Quartz et Ténèbre et ils chantèrent souvent « Hakuna matata » tous ensemble.
Quartz et Ténèbre (ayant vieilli de quelques années) : Hakuna matata ! Hakuna matata ! Hakuna matata ! Hakuna matata !
Cosmo (maintenant adulte) : C’est vivre sa vie ! En faisant ce qui vous chante ! (S’approche de Quartz et Ténèbre en souriant)
Cosmo, Quartz et Ténèbre : La philosophie ! Du sans soucis ! Hakuna matata ! Hakuna matata ! Hakuna matata ! Hakuna matata !
Cosmo (se tournant vers Ténèbre, malicieux) : Je dis !
Ténèbre : Hakuna ! Cosmo (se tournant ensuite vers Quartz) : Je dis !
Quartz : Matata ! Cosmo, Quartz et Ténèbre : Hakuna matata !
Et c’est ainsi que se déroulèrent leur vie : dans la joie et la bonne humeur ! Et ce, tout en chantant le plus souvent leur indémodable devise : Hakuna matata !
Fin de la scène 3 et fin de l’acte III.
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