Écrire (au plus) une page (A4) en commençant par la formule empruntée à André Breton : "il me fait jouer de mon vivant le rôle d’un fantôme" (dans "Nadja"). (consigne de Jean-Michel Devésa)
Il me fait jouer de mon vivant le rôle d’un fantôme ! Cet amour, cet amour qui fait de moi une personne invisible, une personne sans valeur.
Ça fait déjà une année que je suis parti, ne m’en veux pas, je l’ai fait pour mon pays, s’il n’y avait pas eu cette guerre je n’aurais jamais dû te quitter. Ah comme ça me manque… tes lèvres, tes lèvres qui me donnent une chaleur, une chaleur faite par ton joli corps, ne t’inquiète pas mon amour, je n’oublierai jamais ton odeur, même après ma mort, tu resteras à jamais dans mon cœur. Peut-être ne nous reverrons pas dans cette vie, qui sait ?! La mort m’entoure partout mon amour, mais crois-moi nous nous rencontrerons dans la vie éternelle, dans cette vie qui n’a ni adieu, ni séparation, où notre amour portera ses fruits et restera immortel.
Les jours s’écoulent mon amour, et ton parfum coule toujours sur mes lèvres, ton parfum remplit toujours mes cellules, je sens toujours tes cheveux noirs sur mes mains, noirs comme le corbeau et longs comme un tourbillon, si juste je pouvais mourir dans tes bras car il n’y a pas plus sainte place.
Oh mon amour les heures sont si longues ici, chacune passe comme une année, mais ne sois pas triste pour moi ma chérie, car ta tristesse me casse en miettes jetées aux oiseaux affamés.
Qui, qui peut me réconforter, et te réconforter ? Nous ne sommes pas les seuls à traverser cette difficile épreuve, je ne suis pas le seul soldat, et tu n’es pas la seule femme laissée par son amant, son amour, mais je suis un soldat, un soldat dont le devoir est de défendre son pays, et ça c’est le prix que nous devons payer.
Tu te souviens de ce bon matin de Noël ? Tu étais habillée en blanc, je ne te l’ai jamais dit mais tu ressemblais à un ange ce jour-là, un ange tombé du ciel pour éclairer ma vie, c’est pendant cette journée que je suis tombé amoureux de toi, c’est ce jour-là que je me suis dit : toi Elena la Femme de ma vie.
Avec ces mots je te laisse, peut-être que ça sera ma dernière lettre, je ne sais pas, mais dis-toi toujours que ton soldat t’aimera toujours.
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