Poète désespéré
Et par trop désespérant
Cherche désespérément
Éditeur pour l’éditer.
M’éditer mon recueil de poèmes
C’est mon rêve abhorré
C’est mon désir avorté
En un mot comme en cent
C’est à méditer
Méditation
Ou bien
Automédication
En intraveineuse
Ou bien dans le gosier
Je me mets des litrons entiers
Dans le cornet
Névrose poétique
Logorrhée boulimique
Chienlit verbale
Que l’on prend par derrière
En anal
Par incubation
Tant et si bien
Que je dégueule littéralement de la prose
C’est à chier
Il est vrai
Je dirai même à gerber
Néanmoins la poésie est dans de sales draps
Et se sublime dans la beauté du Mal
Alors je fais du sale
Quand c’est bien sombre et bien crade
Dans un bouge miteux
Ou bien dans un rade
Toi-même tu sais Charles
Le slam c’est une paix intérieure
Sur une mer déchaînée
C’est la fée verte
C’est l’absinthe
C’est l’opium
C’est salam !
Je lance une bouteille à la mer
Dans cette bouteille en verre
J’y ai mis ma plume et tout mon cœur
Fissuré comme de la pierre
C’est une bouteille à l’amer
Dans celle-ci
Je bois tout mon soûl
Putain ! L’alcool me rend fou !
Dans celle-là
C’est un slam
Qui galère et qui rame
Sur le radeau de la Méduse
Médusée
Et désabusée
Ma vie de galérien
En 2x8 à l’usine
A me crever le cul
Au cul de la machine
Alors le week-end c’est relâche
C’est abus sur abus
C’est le contenu de cette bouteille que j’ai bu
Jusqu’à tituber
En étant imbus de ma personne
Et en foutant des trémolos dans mon ego
J’espère pas vous avoir déçu
J’suis un bon à rien
Un moins que rien
Je bois
Je bois
Je vois
Soudain je me fais Voyant
Après un long dérèglement des sens
Je perds le contrôle
Tout à fait totalement
Et alors j’écris
Et alors je crie !
Ce qui ne nous tue pas Nous rend plus fort
A ce qui paraît
Moi je dis
Que mon mental est tellement fort
Que j’ai dû plusieurs fois
Frôler la Mort !
Moi au fond je demande qu’à souffrir
De la solitude
Des larmes
De la douleur
De la violence
Mon malheur est mon fer de lance !
Allez crie mon cœur ! /
Crie ! //
Hurle ! /
Hurle leur ta douleur ! //
Noie-toi dans la rancœur ! //
Faudrait remettre de l’huile
Dans le moteur,
Tout est grippé,
Covidé !
Ou s’acheter une arme
Pour finir comme Maïakovski !
Moi je vis
Et toi tu meurs
D’une tumeur dans le cerveau
J’en ai bien peur...
Moi c’est la cirrhose qui m’aura
Le Diable à vrai dire
M’a dans le collimateur...
Poète maudit
Qui attend son heure.
Allez c’est maintenant ou jamais
Je me jette à l’eau
Mais j’en mets pas dans mon vin
Ni même dans mon moulin
La bouteille est vide
Je suis au bout du rouleau
Mon slam est fini
Allez Ciao !
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