J’écris de la poésie
Depuis que j’suis tout petit
Même si depuis
J’ai pas beaucoup grandi
Y a deux ans mon premier recueil est sorti
Mais hélas pour moi
Personne le lit
ça me rend triste
ça me rend aigri
Des fois j’ai l’impression d’être un chanteur aphone
Ou bien une guitare sans cordes
J’ai trahi l’enfant qui vivait à l’intérieur de moi
Et j’te jure, parfois, j’entends des voix
Aussi, si aujourd’hui j’écris des slams
C’est pour foutre la paix à mon âme //
Paix à mon âme !
Pour avoir la possibilité un jour
De monter à Paname
Croquer dans la grosse pomme
Et me tailler la part du gâteau
Sauf que j’ai pas le physique !
La gueule de l’emploi
Et la tête de Greta Garbo ;
Pourtant Buko
Avec son gros nez rouge de poivrot
Sortait de la poésie comme s’il en pleuvait !
Il en pissait
Il en chiait
Il en transpirait !
Mais aujourd’hui dans ce monde 5.0
C’est vidéo sur vidéo
Sur les réseaux sociaux,
Sourire démago,
Décolleté provocant ;
De la prostitution déguisée au plus offrant !
Et encore j’suis tigen
Mais désolé les gens
Si j’suis qu’un mec paumé
Qu’écrit des textes déjantés...
J’en ai marre putain !
J’ai 40 ans
Et j’ai trahi l’enfant
Que j’étais avant.
Celui qu’avait plein de rêves
Dans la tête,
Des idées.
Sérieux, ça me débecte !
Alors pour me calmer les nerfs
Je déclame ce slam //
Paix à mon âme !
Fraîchement converti à l’Islam
J’suis même pas sûr qu’Allah là-haut
M’fasse une place dans son Paradis
Avec les saintes vierges
Puisque moi j’ai choisi l’Enfer,
Celui qui nous fait vider les packs de bières !
C’est plus facile de se laisser couler
Que de se battre et se démener,
Solution de facilité !
Mais vous savez quoi,
Moi j’suis content d’être là
De vous dire ce slam
Affûté comme une lame /
De rasoir
Sur un fil raide
Ou bien une corde à linge !
Faut faire tourner
Le joint
Comme les têtes
Faut
Ramasser les miettes !
Mon nom à moi c’est Robi alias Kama
Comme le désert d’Atacama
Non pas le Kama pervers du Kama Sutra
Ou bien celui de Sumatra
Mais le Kama de camarade !
Toujours le poing levé
Droit dans ses bottes et ses idées !
Kama Datsiottié
Je suis plusieurs fois tombé
Et me suis toujours relevé
Indestructible dans son ébriété
Le contre exemple même de la sobriété
ça fait vingt piges que j’écris de la poésie
Et c’est pas fini
Ma poésie c’est folie !
C’est à la mort
A la vie
Moi je la vis
Comme une maladie
Comme le vent soufflant sur les plaines de Bohême Moravie
Hey gros ! Tu m’en vois ravi
Tu te ravises
Et c’est ton âme que je ravis
Et les flammes que je ravive
En dansant sur les cendres
Comme un fakir hindou
Défoncé au crack !
Mon blaze, j’te rappelle, c’est Datsiottié
Il est vrai que j’ai toujours aimé voyager !
Et mon slam s’étend
Libre comme l’air
Sur les steppes d’Ukraine et de Russie
Les vastes étendues de Sibérie
Et de Mongolie
Il se déploie
Dans le désert de Gobi
Ou d’Arabie
Il étend ses ailes
Comme un faucon
Et fond sur sa proie //
Taïga !
Toundra !
Steppes arides
Étendues désertiques
Sans oublier le pôle Arctique
Et l’Antarctique
Avant qu’ils fondent comme des glaçons...
Mon parcours de vie ?
Poésie de l’Infini !
Qui j’suis ?
Mon nom est personne
Et sans vous je ne suis rien !
Poètes et poétesses de Lybie
Et d’Ethiopie,
Éditeurs d’Harar et d’Abyssinie,
Je vous envie !
Le bateau ivre c’est moi !
Je divague au gré des vagues
De l’amertume
Oui putain
Ma vie, c’est poésie
Ma poésie, c’est folie !
Paix à mon âme !
Allez c’est bon je vous laisse maintenant
Mon slam est fini //
Souhaitons-lui bon vent !
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