Réécrire la microfiction Babylone de Régis Jauffret (consigne de Mme Milena Mikhaïlova)
Solitude
Tu m’es mère
Sans me donner naissance
Tu me berces dans le silence
Tu me nourris de carence
Et tu m’enseignes l’insouciance
Quand je ne suis plus qu’ombre
D’un chiot qui encombre
Espoir
Tu me baratines
Avec ta silhouette féminine
Tu m’offres un toit qui cache la vermine
Sur mon corps ta main quasi assassine
C’est le piège qui me croque puis se ferme
Comment y mettre un terme ?
Rage
Tu m’es bonne attaque
Dans ces combats qu’elle me réclame
Sur qui pariera-t-elle quand s’éteindra mon âme ?
La Mort ne fait qu’un avec cette femme
Pour qui je n’existe que quand il faut payer sa came
C’est toi qui m’élances tant que j’ai l’avantage
C’est toi qui contrôles quand je déchire son visage
Goudron
Tu me colles au pelage
À chacun de mes passages
Sur ton trottoir où la misère voyage
Je suis revenu à mon état sauvage
Tel que je l’avais laissé moisir
N’est neuf que ce qui-vive qui me va à ravir
Insécurité
Tu m’es coéquipière
Quand une main se tend vers moi
Ce n’est qu’une caresse mais je déçois
Tant tu ne me laisses le choix
Parce que tu es cette voix qui aboie :
Sergi, ils t’approchent trop
Faut que tu montres les crocs !
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