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Photo du rédacteurEsther Schneider

To kill

Dernière mise à jour : 1 avr. 2022

Réécrire la microfiction No-kill de David Thomas. (consigne de Milena Mikhaïlova)


Ça fait quinze jours que les mails s’entassent dans sa boîte. Il a une migraine rien que de penser au programme qui l’attend : un nouvel éditeur à briefer, deux impressions à gérer, trois auteurs à rencontrer, quatre manuscrits à inspecter, cinq promotions à lancer…

« Hé, il n’y a que vingt-quatre heures dans une journée ! » lui rappelle sa bien-aimée sur la photo. Dommage que ses mots ne soient plus si tendres... Quand il y repense, à cette belle époque, il s’arrache les cheveux et se lamente sur la garde de leurs gosses qu’il n’a plus. Se fracasser le cœur autour d’un café, ça c’est bien matinal, mais c’est son rituel. D’ailleurs où est-il, ce nectar miracle ?

En panne.

Bien sûr.

Parfait.

Faudra se réveiller sans, mais vite : le premier auteur vient d’arriver. Plus tard, il manque s’étouffer avec son jambon-beurre, lorsque son imprimeur lui annonce la pénurie de papier. Putain de covid, qu’est-ce qu’il en a marre… Allez hop, une pause clope.

Cheveux trempés, frigorifié, tout déprimé, lui vient une question : que fout son grand auteur ? Pourtant il connaît cet éternel insatisfait ; un drama king comme il n’en a jamais vu… Mais ça fait des semaines qu’il attend le manuscrit. Pas qu’il se plaint de ce court répit, hein, mais quand même… Il a une maison à faire tourner.

La suite, on la connaît : pas de manuscrit, même pas un début : rien. C’était bien la peine de se décarcasser, tiens ! Et voilà qu’il déblatère quelque chose à propos du no-kill machin truc ; bla, bla, bla.

C’est ça, oui… Et lui, c’est le to kill qu’il va pratiquer.



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