Et c’est ainsi qu’au milieu des vivantes,
L’une d’entre elles se leva et proclama :
« Que l’on fasse la Paix ! Que l’on fasse le Bien !
Faisons ce qui est Juste et coupons donc ce Lien ! »
Toutes se regardèrent, étonnées : mais de quoi parlait-elle ?
Qu’était-il donc de si urgent et de si important ?
« Nous possédons la Vie, le plus grand des cadeaux
Le plus fragile aussi, quand la maladie frappe ;
Grâce à elle, les sens, pour en saisir le Beau
A cause d’elle, les Maux, auxquels l’on n’échappe
- Oui c’est bien la Vie que tu décris ;
Quelle urgence à cela ?
- Nous parlons peu de Mort et c’est une injustice.
Nous la croyons lointaine et la redoutons fort,
Personne pour la chérir, pour louer ses délices
Qui donc, aujourd’hui, pourrait changer son sort ?
Elle qui paraît si laide aux yeux des vivants
Moi je veux l’inviter, la chérir très longtemps
Pour qu’enfin on l’accepte avec sérénité,
Qu’on légalise en France le suicide assisté.
Il est trop de douleurs, trop de maux ignorés
Ici-bas. Le suicide assisté pourrait y remédier :
Si cette décision prend son germe en soi-même
Alors n’est de raison pour que la mort ne sème. »
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