Je me suis lancé il y a peu dans la lecture, ou plutôt la relecture, mais en format BD cette fois-ci, du Fléau de Stephen King. J’avais lu le roman durant mes « jeunes » années lorsque j’étais encore au lycée et que je dévorais avidement tous les livres de Stephen King comme Pac-Man avale des gélules de LSD (mais chut cela n’est pas politiquement correct…). Aussi bien je m’étais littéralement transformé en petit rat de bibliothèque, et il faut bien avouer que j’aimais ça. Tout du moins ça me coupait du monde extérieur et d’avoir à faire copain-copain avec mes petits camarades de classe. J’aimais par trop la solitude pour avoir à me contraindre à toutes sortes de compromis, ou bien encore à l’hypocrisie. Les livres de Stephen King au moins m’offraient une sorte de stabilité affective somme toute relative. Et à vrai dire le Fléau m’offrait un véritable monde !
Écrit en 1978, le King offrait au monde entier l’un de ses meilleurs romans (sinon le meilleur selon moi). Mais le plus étrange encore, c’est qu’à l’époque il faisait office de véritable visionnaire. Ou bien même pire, de fou ! Après tout Nostradamus avait écrit avant lui pas mal de conneries qu’il osait appeler par ailleurs « prédictions » et qui pour certaines d’entre elles par pur hasard ou bien sans doute par chance ont fini par se réaliser (à moins bien entendu qu’il ait réellement vu quelque chose, ou bien peut-être était-il un canal soumis à la dictée de telle ou telle entité, après tout, on ne le saura jamais). Comme quoi, tout arrive à qui sait attendre. Ou sans doute les choses existent-t-elles à partir du moment où elles sont imaginées et mises noir sur blanc sur papier (mais cela est un autre débat dans lequel je ne m’aventurerai pas). C’est là tout le pouvoir de la Littérature et de l’imagination de l’écrivain !
Toutefois, à la relecture des BD du cycle sorties en douze tomes entre 2010 et 2012, je ne peux qu’en être convaincu. Déjà à l’époque (je veux dire à celui de ma lecture du roman, lorsque j’étais encore assez boutonneux et repoussant pour qu’aucune princesse n’ose s’aventurer à venir m’embrasser sur le bout du nez, bien que cela n’ait pas réellement changé depuis), cette histoire m’horrifiait au plus haut point. Je veux dire elle paraissait tellement plausible que je me disais : mon Dieu si ça nous arrive, on est mal ! Bon depuis, j’ai un peu mûri et les films de série B, de série Z et de Zombies sont passés par là, ainsi que Walking Dead (que j’ai découvert par ailleurs par la version comics avant même que ne sorte la série télé). Je trouve d’ailleurs de très grandes similitudes entre les deux univers et je me dis que Robert Kirkman (alias Ze Créateur génialissime de The Walking Dead en version comics) a quand même pas mal pompé sur le King (je veux dire ambiance post-apocalyptique, société en reconstruction, combat entre le Bien et le Mal, psychologie creusée des personnages survivants, et multitudes de ces personnages qui plus est).
D’ailleurs le cycle le Fléau en BD a surfé à n’en pas douter sur la vague du succès de The Walking Dead aussi bien à la télé que sur Netflix (Vade retro Satana !) ou qu’en comics (puisque la première saison est sortie en 2010, et les comics sont parus entre 2003 et 2019 avec pas moins de trente-trois albums). Du reste les dessins de Tony Moore (pour le premier tome) et de Charlie Adlard (pour les trente-deux suivants) sont assez proches de ceux de Mike Perkins (le dessinateur du Fléau), sans parler de la mise en couleur, qui est quasi un « copier-coller » (enfin en ce qui concerne les planches en couleurs, notamment celles des couvertures). Ceci dit, je me rappelle aussi avoir regardé à la télé les quatre épisodes du Fléau de Mick Garris tournés en 1994 avec très peu de budget. Bon certes cette mini-série a un peu vieilli depuis (tout comme moi ceci dit en passant, on ne se refait pas, il n’y a guère que le bon vin à pouvoir le faire, pour la piquette et pour le reste, tout fout le camp !) mais elle reste tout de même acceptable et regardable en l’état, et elle a au moins le mérite d’exister et de nous plonger dans l’univers du maître du suspense et de l’horreur post-apocalyptique, et donc de l’anticipation pré-Covid19 sans oublier tous ces nombreux et gentils variants (Alpha, Beta, Delta, Gamma, Omicron, bref tout l’alphabet grec va y passer, et les formes néologistes hybrides : Deltacron and Co).
Pour résumer, un violent virus foudroyant (variant de la grippe, tiens tiens, ça ne vous rappelle rien ?) décime toute vie humaine ou presque sur Terre (à hauteur de 95%, après tout si ça continue comme ça, on est plutôt bien partis). Une bande de rescapés s’organise ou plutôt essaie de survivre à cet effondrement soudain de la Société et de notre Humanité, et doit faire le choix cornélien entre le Bien et le Mal (oulala quel dilemme mon Dieu ! Pas facile vraiment…). Bon en même temps vue la gueule du Mal, représenté par le personnage horrifique de Randal Flagg on est un peu en droit de douter… Bref, tout du best-seller, puisque tous les ingrédients y sont réunis, sans oublier les histoires d’amour, le personnage de la femme enceinte, des histoires de cannibalisme, les notions de perte et de survie, etc. Ce qu’il y a de plus drôle là-dedans, enfin sans faire de mauvais jeux de mots, ou sinon de rire jaune seulement, c’est qu’après avoir lu le livre, il y a pourtant une bonne vingtaine d’années maintenant (je dirais même 26 ans si mes calculs sont bons) ; eh bien tous les personnages et même l’histoire racontée me paraissent étrangement familiers. Comme si ces derniers ne m’avaient jamais vraiment quitté. En même temps, quand on regarde la crise sanitaire que l’on vit depuis maintenant trois ans, je me dis qu’en effet il ne pouvait en être autrement et que finalement le cauchemar est devenu réalité.
Bon je ne dévoilerai pas la fin mais je vous laisse l’imaginer. À vous d’en faire une Happy-end à la mode hollywoodienne. Oui, sauf que les films d’Apocalypse et de Zombies sachez-le ne finissent jamais bien mais plutôt en eau de boudin… En même temps je dis ça, je dis rien 😊. Toujours dans ce contexte « post-Covidiliptique » je rajouterai qu’une nouvelle mouture de la série le Fléau (mais de Neuf épisodes cette fois et avec un budget revu à la hausse) a vu le jour en 2020, histoire de la dépoussiérer un peu et de la remettre au goût du jour, puisqu’elle était littéralement et même physiquement au menu. Et comment dire, indigeste… Histoire aussi de faire un peu de business en surfant une fois encore sur la vague (business is business isn’t it? Après tout, on vend bien des armes aux pays en conflit, alors why not). En même temps, elle n’a pas rencontré le succès escompté car ce que l’homme vit réellement au quotidien, ça ne peut plus décemment lui faire peur. Il faudrait pour cela passer à un stade supérieur de l’Horreur, vous savez, celle avec un grand H mais qui ne saurait hélas tarder (et non non, ce n’est pas Hiroshima). Il faut donc prendre son mal en patience…
Et puis Stephen King n’a rien inventé sinon l’eau chaude (ah non, après vérification ce n’était pas lui, au temps pour moi, pardonnez-moi mes inepties) et la littérature Ketchup, que j’apprécie fortement par ailleurs avec mes Hamburgers, mon Coca et mes french frites ! (Malbouffe quand tu nous tiens ! Décidemment pas un pour rattraper l’autre…), l’Humanité a connu de tous temps des épidémies et autres pandémies, ses épisodes mortels de Peste, le Choléra, la Lèpre, la Variole qui a décimé à elle seul ou presque tous les peuples amérindiens (bien aidée en cela par les Européens), plus proche de nous encore : le Sida, La Grippe espagnole, le SRAS, la Grippe aviaire, la Vache folle, le Chikungunya (à moins qu’il ne s’agisse de Pascal Chimbonda, je ne me rappelle plus, du reste plus personne ne se rappelle de lui) ; bref il faut de tout pour faire un monde comme disait non sans humour le générique d’Arnold et Willy (eh oui je vous avais prévenu, je suis vieux, pardonnez-moi pour mes références douteuses), mais on dirait bien que quelque chose ou bien encore quelqu’un ne voudrait pas de nous ici. À se demander pourquoi.
Curieux non ? Ceci étant le mot de la fin, car étant déjà une heure du mat’ je me dois de vous laisser très cher lecteur, très chère lectrice, en espérant vous avoir pas mal fait réfléchir ou même réagir, n’hésitez pas à poster vos com’, ou bien encore à partager ; ça ne gâche en rien… Voilà voilà & Good Morning England !
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