Comme j’aime décembre et sa belle période de Noël : des canards gavés jusqu’à tomber malade pour remplir nos estomacs de délicieux foies gras, de belles dindes bien rondes abattues par milliers – et toujours en cadence – pour satisfaire nos papilles délicates. Quoi, ça ne vous donne pas envie ? C’est pourtant ce dont vous vous rendez responsables à chaque période de fêtes. Mais souriez, c’est normal, c’est la nature qui en veut ainsi, puisque nous sommes des prédateur.ices.
Et quels prédateur.ices ! Nous chassons, affublé.e.s de nos lunettes de miraud.e.s et de notre besace en ferraille – comprenez notre caddie – dans le rayon « viande » ou « poisson » de notre jungle ou forêt qu’est le supermarché – dans lequel nous nous sommes rendu.e.s muni.e.s de nos vaillants destriers aussi nommés « voiture ». Et là, nous passons un temps fou – plusieurs secondes – à sélectionner minutieusement la bête qui réjouira tou.te.s nos convives, cette même bête que l’on trouve à l’état sauvage et féroce dans les rayons boucherie, poissonnerie, ou encore sous cellophane.
« MoI J’aImE lA vIaNdE ! » allez-vous me rétorquer. Certes. Moi aussi j’aime la viande. Mais je préfère voir un animal dans une prairie bien verte et heureux plutôt que torturé dans un élevage très souvent intensif – huit animaux d’élevage sur dix se trouvent dans un élevage intensif en France – avant de finir trimballé et malmené dans un abattoir, où les réveils sur la chaîne d’abattage sont fréquents – Geoffrey Le Guilcher dans son livre Steak Machine rapporte que « près d’une vache sur six et un veau sur quatre peuvent quitter la saignée sans être morts ». La saignée c’est ce poste situé juste après l’étourdissement, poste où la mise à mort de l’animal est censée être effective. Diantre, mais quelle horreur, n’est-ce pas ?
Et que dire de ces chers homards ébouillantés vivants pour constituer de délicieuses entrées ? Cette pratique, courante et normalisée en France, est interdite en Suisse et en Nouvelle-Zélande. De même, le Royaume-Uni vient de reconnaître leur sentience – comprenez leur capacité à ressentir des sensations comme la douleur, le plaisir et la joie – en s’appuyant sur plusieurs centaines d’études. Vous ne le saviez pas ? Mince, c’est vrai que les homards ne peuvent pas crier. Mais bon, vous avez déjà dû entendre leurs petits coups de pattes contre le métal du fait-tout, non ?
D’ailleurs, j’ai dit que la période de Noël était responsable de toutes ces joyeusetés mais les animaux vivent en enfer tout au long de l’année, Noël ne fait qu’accentuer la cadence des meurtres. Si vous non plus vous n’aimeriez pas être ébouillanté.e.s vivant.e.s, étourdi.e.s à l’aide d’un pistolet muni d’une tige qui vous perforera le crâne, puis saigné.e.s à la jugulaire, rien de plus simple : laissez les animaux en dehors de vos assiettes. Soyez gentil.le.s, sauvez des vies.
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