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Photo du rédacteurKama Datsiottié

Oh putain, Makolet !

Dernière mise à jour : 29 mars 2022

Jeudi 20 janvier 2022, cher journal intime j’ai été agréablement surpris en allant voir cette pièce mise en scène par Alexandre Josse et tirée de la nouvelle déjantée de Marc Bruimaud intitulée Makolet (parue aux éditions Jacques Flament en 2015). La scène intimiste et baroque de l’espace Noriac à Limoges s’y prêtait on ne peut mieux il est vrai, d’autant plus que c’était la première fois que j’y mettais les pieds. Là encore, une belle surprise !

Je tiens aussi à remercier Fabrice Garcia-Carpintero pour la place offerte, les éditions Black-Out forcément, le metteur en scène Alexandre Josse également, les deux comédiens ainsi que toute l’équipe de production sans oublier l’auteur Marc Bruimaud (rendons à César ce qui est à César) pour cet agréable moment qu’ils m’ont fait passer ce soir-là.

Alors, pourquoi un si grand moment de théâtre au juste ? Déjà le sujet abordé est un poil décalé il est vrai (et Dieu sait que j’adore les trucs décalés et déjantés) : celui d’un « nain » ou plutôt devrais-je dire une personne de petite taille pour rester politiquement correct, qui narre son histoire et retrace le fil de sa vie, son handicap qui amènera ses parents à l’abandonner honteusement, son enfance difficile dans un orphelinat, ses travers libidineux, sa carrière fulgurante et inattendue d’acteur porno, ses crimes de toutes sortes, plus ou moins avouables, ses rêves, ses fantasmes, ses années de prison également, les liens d’amitié qu’il a tissé au fil de toutes ces années. Il se livre crûment à son éditrice à qui il a confié son manuscrit en vue d’une publication, et le pire dans tout ça, c’est qu’elle en redemande ! Elle se fait littéralement voyeuse.

La première surprise passée on se prend aux tripes et à la gorge, on rit jaune et on se plonge complètement dans cette histoire. Pour ne plus en sortir pendant une heure et demie que je n’ai pas vu défiler il est vrai. Des vidéos sont projetées sur un écran géant en fond de scène, la musique est prenante et planante à souhait avec quelques samples de Marilyn Manson entre autres. Bref tout s’accorde à merveille, aussi bien les dialogues débridés, la musique endiablée ainsi que les vidéos aussi lyriques qu’émouvantes (l’oeuvre de la vidéaste Claire Belin), et les deux comédiens sur scène sont comme deux poissons dans l’eau évoluant dans un bocal somme toute restreint mais ô combien jouissif.

Et nous dans tout cela, pauvres spectateurs impuissants (si si, j’insiste) que nous sommes, nous nous faisons alors voyeurs de son histoire pas banale pour un sou. c’est ce qui en fait toute son originalité et donc en cela explique le si bon moment que toute la salle a passé.

Le jeu des comédiens (Jean Malbernard et Anaïs Archain) qui ne sont pourtant que deux sur scène est au poil, il remplit tout l’espace à lui seul ou presque. On ne voit qu’eux, même si parfois on décroche brièvement pour regarder les vidéos excellentes qui sont projetées derrière et qui servent pertinemment les dialogues ainsi que les propos tenus par ces derniers. Mais au bout de quelques secondes néanmoins on revient à eux avec un plaisir non dissimulé et la sensation d’avoir passé un grand moment à la fois moderne et total de théâtre malgré le dépouillement de la mise en scène en elle-même.

Deux comédiens, un téléphone portable sur trépied qui fait office de caméra, un thermos, un calepin et un crayon pour prendre des notes, des vidéos, une bande-son, et surtout seulement la présence d’une table avec deux chaises au milieu de la scène, ainsi que deux autres chaises mises dans chaque coin au-devant de la scène. Les comédiens passant librement d’un espace à un autre pour justement occuper cet espace théâtral du mieux possible. Mais tout compte fait, cela fonctionne ! Il n’en faut pas plus ! Et nous sommes littéralement happés par cette histoire qui sort véritablement des sentiers battus. Encore bravo ! Je lui prédis en tout cas un très beau succès ! Et à très bientôt très cher journal...


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