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Fleur bleue

On me disait que je verrais la vie en rose, que je vivrais d’amour et d’eau fraîche et que cet homme que j’épouserai serait mon âme-sœur. C’était faux, notre amour n’était pas rose de douceur, ni même rouge de passion, il était bleu.


D’un bleu sombre et profond, comme l’océan. Un bleu à la fois effrayant et attirant, dans lequel j’avais plongé sans hésitation et qui m'avait noyé.


Un bleu silencieux, sans parole, apaisant, réconfortant, qui m’entourait de ces nuances d’indigo chaque nuit.


Chaque jour son amour prenait des teintes de cyan, clair et léger, un ciel sans nuage, une mer sans vagues.


Souvent, maintenant c’était un bleu électrique, rempli de tension et de disputes, de vaisselles cassées et de larmes.


Cet amour-là précédait le bleu roi. Je n’aimais pas le bleu roi et son égo démesuré. Pour moi, il était synonyme de tristesse ; pour lui, de rancœur. Ce bleu était cruel.


Parfois c’était un bleu ecchymose, récent et douloureux. Il s’évanouirait et de lui renaîtrait une myriade de couleurs invisibles à mes yeux.


Aujourd’hui, cet amour est un bleu denim, ancien, délavé par la chaleur du soleil.


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