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  • Photo du rédacteurLaurine

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-Papillon, mon papi on devrait renaître bientôt. Pas vrai ? Sentir l’herbe et les fleurs, la boue et la pluie. Haut les cœurs c’est le printemps ! Sans papilles ondulant au vent mais ailes déployées et prêtes à voler. Qu’est-ce que ça fait d’à nouveau s’élancer ? Marchons au pas, pillons le nectar, enivrons-nous de tout ce sucre. Pollinisons !

Ce que je préfère c’est l’odeur de la terre après la pluie, c’est quoi déjà ? C’est quoi déjà ? Pétrichor ! Oui c’est ça ! Je ne sais ce que c’est qu’en souvenir, mais rien qu’à son nom, énoncé fort, je sais que je l’aime encore.

Ce cocon qui pétrit corps doit maintenant être abandonné, délaissé pour mieux être retrouvé, mais pas avant une journée. L’attente est longue, encore combien ? Dix ? Neuf ? Comment dit-on ? Comment calculer sans le soleil au-dessus de nos antennes ? Encore combien ? Dix-neuf ?

Marre de dormir, la myriade doit sortir, marre, marre, je veux partir ! Il est l’heure, debout, réveillez-vous ! C’est le moment pour nous de retourner à la vie. Tout aura l’air neuf dehors, tout nous aura attendu. Pas vrai ? Je n’ai qu’un jour et un millier, non un million, de choses à voir.

Le ciel, lui aussi c’est mon préféré, il est si beau, est-ce qu’il aura changé ? Et les pétales aux reflets d’or miroitant, aux reflets d’or mirages du couchant ? Que mes ailes glissent et que mes écailles captent la chaleur de l’astre du levant, que je l’absorbe pour pouvoir voler, voler, voler ! Mais avant il faut sortir.

-Éphémère, calme-toi.

-Quel effet, mère, cela fait-il de retourner dehors ? Non, ne dites rien, je verrai bien. Une journée est-ce que c’est long ? J’aurai le temps de voir le monde en ce laps de temps ? Vite vite vite, laissez-moi passer, vite vite vite, laissez-moi respirer cet air frais.

-Éphémère !

-Oui je sais. Je vais le leur chuchoter.

Dors myriade, prends ton temps, puis rejoins-moi.


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