Un épais silence m’enveloppe tel un inaudible vacarme. Des volutes de fumée spiralent devant moi lorsque j’exhale. L’air est frigorifiant. Ces derniers temps, le froid se fait plus mordant et la marche ne parvient plus à me réchauffer. J’arrive à une ville côtière figée dans la glace, en essayant de ne pas glisser sur le verglas de la route. Je rejoins le bord de mer et mes yeux embrassent alors le paysage. L’océan constellé de flocons de neige ondule doucement comme une galaxie liquide. Une impression de vertige me gagne ; ma respiration s’était interrompue. Je m’assois. La neige tache de blanc le canevas opaque et mouvant de l’eau. Si j’avais dû le dire à quelqu’un, on m’aurait probablement répondu que c’était une vue de l’esprit, une illusion. Quelque chose que seul un cerveau désespéré est en mesure de concevoir. Je ferme les yeux puis soupire. Oui, aujourd’hui était un beau jour pour s’éteindre.
L'humain
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