Les rues sont encombrées de décorations à l’effigie d’un amour pur et éternel, un véritable spectacle visuel fait pour me narguer. Mon regard se tourne vers la vitre du magasin le plus proche pour observer mon reflet et la pression autour de ma poitrine s’accentue. Je ne vois pas mon corps ; je ne vois que les blessures de mon âme.
Ma flamme intérieure, qui a un jour brillé d’un jaune d’or et de courage, n’est plus qu’une piètre imitation de sa fierté d’antan, corrompue par un bleu douloureux et solitaire.
Comment m’aimer lorsque ma vision de mon être a été tordue par les mains de monstres à l’apparence humaine ?
Comment vivre heureux lorsque la douleur et la fatigue sont telles que sortir de mon lit devient en elle-même une épreuve des dieux ?
Je détourne mon attention vers les personnes qui marchent autour de moi, inconscientes de mes réflexions. Combien d’entre elles ont l’impression de marcher sur des lames à chacun de leurs pas ? Combien d’entre elles veulent s’arracher la peau jusqu’à cesser d’être ?
L’amour et le bonheur, deux notions que la société associe ensemble et qui m’échappent complètement. Je suis las de courir après le bonheur, las de me battre contre moi-même, dans l’espoir qu’un jour mon âme soit miraculeusement complète de nouveau.
Cependant, pour ce soir, je vais chasser de force ces pensées de mon esprit. Elles reviendront me hanter dans la solitude de ma chambre, mais pour l’instant, mes amis m’attendent dans la chaleur d’un restaurant.
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