Le « je » est une conformité absurde.
A quel moment sommes- nous vraiment ?
Il était poli, toujours pour satisfaire les exigences de ses parents.
Il était, disait-on, une personne stable. Cette fois-ci plus conformément aux attentes de sa mère, matrone cocue et re-cocue, malgré la fleur de l’âge qui pousse d’ordinaire les maris à s’en remettre à leur raison.
Il était vindicatif, avec un esprit frondeur, et des paroles toujours caustiques, cette fois-ci pour satisfaire les faux-semblants d’une supériorité intellectuelle apprise par son géniteur.
Il reçut une éducation bourgeoise, mais éclairée, qui lui donnait ce visage nargueur de ceux qui font partie d’un groupe privilégié dont ils veulent toutefois se détacher pour gagner en admirabilité.
Pourtant il était. Une vision fantasmée, désirée, mais qu’il n’a jamais su s’approprier.
Même l’Amour ne l’a pas sauvé. Les sentiments de l’autre ne l’ont pas épargné. Il était pour l’être aimé absolument tout ce qu’elle demandait. Je veux t’épouser. Allons-nous marier. Fais-moi un bébé.
Parce qu’il n’a jamais eu le droit d’exister, de détenir sa propre vérité, je me devais ainsi de vous le raconter.
Il était pour l’autre, comme on lui a toujours dicté.
Il était une conformité, ainsi n’a-t-il jamais vraiment déjà existé,
malgré cet autoportrait ?
Monsieur X
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