Il aime passionnément. À la folie. Beaucoup puis peu. Un jour, il désaime. Il hait. Une volonté de nuire naît. Les cris fusent. Un feu d’artifice de reproches. La détresse crée des étincelles. C’est la fin. Leurs regards se décroisent. L’intérêt disparaît. La flamme s’estompe. Vient alors l’indifférence. La distance s’étire. Les prénoms sont remplacés. Les humains déshumanisés. Des numéros accompagnent chaque mention du passé. C’est systématique. Plus qu’un chiffre, un réflexe. Alex devient un individu quelconque, l’ex. L’énième sur une longue liste. L’histoire perd de sa saveur. À ses yeux, elle n’a plus de valeur. Lorsqu’il réalise son insignifiance aux yeux de l’être qu’il aimait, Alex déclare forfait. Il est temps de se préserver. Si l’on est destiné à finir dans une statistique ; jouons donc avec les graphiques. Les émotions sont contrôlées, enchaînées. On se méfie de nos états d'âme. On ne tolère plus un seul écart. La réciprocité est de mise. L’intérêt de soi passe avant tout. On analyse avec minutie la personne convoitée. On estime les bénéfices, on évalue les risques. On fait la somme des éléments. On soustrait. Il faut réduire le coût. L’amour est désormais une transaction commerciale. Alex se dit qu’il vit avec son temps. Il pense que tout sentiment a un prix. L’amour est quantifiable. Avec de la discipline, il espère cerner cet art. Il espère trouver le secret d’une vie affective pérenne dans laquelle les chiffres n’ont pas leur place.
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