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Photo du rédacteurSuzanne

Les Valises.

Dernière mise à jour : 11 déc. 2022

Petites taches de souvenirs recouvrant la peinture de mon avenir ; des taches à l’image de valises – sous mes yeux, dans mes mains – abandonnées dans la première allée pour mieux découvrir ce qui m’attendait. Si le tout se présentait (dans un premier temps) par un simple amas de blanc, l’appartement marquait en réalité un moment bien plus important. Mais avant d’évoquer le changement, revenons à ces murs blancs, telle la page que j’ouvrais à l’instant T. Typiques d’un hôpital ou bien d’un asile, ils marquaient surtout un demain bien plus certain. Véritable début de l’indépendance, nouvelle place, nouvelle chance, la seule difficulté serait de briser la glace sans passer pour une connasse. Ma mère à mes côtés ne serait qu’éphémère, et bientôt me délaisserait pour retourner au sein de notre ancienne maisonnée. Et même si je ne parvenais pas encore à l’enregistrer, c’était concret : j’évoluais. Fin de journée à tout nettoyer, à tout ranger, maman finira par rentrer au creux de ce lieu appartenant désormais à mon passé, et me voilà seule face à ces murs dénudés. Première mission effectuée le lendemain matin – décorer ; il était temps d’ajouter mes couleurs, de retirer cette pâleur. Début d’un grand soulagement tout autant que le retour de l’anxiété dû au contact – obligé – avec la société, je me suis rapidement efforcée de ne rien laisser passer, de communiquer. Premier mois passé, première arrivée définitivement encrée (et ce à jamais) à l’aide de ce texte que vous lisez, cet appartement est un lieu marquant de changement constant : mentalement, physiquement, professionnellement. Témoin de mon quotidien, il est et restera le seul à pouvoir anticiper mon lendemain.

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