Les mains tremblantes, elle monte les marches qui mènent à son appartement. Elle sait qu’il l’attend, là-haut. Elle toque, il lui ouvre la porte, elle entre. Chaque étape se déroule comme au ralenti. Elle sait ce qu’elle doit faire. Elle tressaille. Elle a passé la nuit chez son amie. Elles ont parlé des heures de ce qu’elle devait faire. Son amie était au courant qu’elle le voyait le lendemain. Son ventre se tord dans des relents d’angoisse.
Il l’enlace, elle ne le lui rend pas, il le sent. Il l’attrape par le bras et la tire vers la chambre. Elle se retrouve dans ce décor familier, cette odeur… mais l’ambiance n’est pas la même. Elle est lourde. Ils s’assoient sur le lit. Il lui demande où elle en est. Elle laisse son flot de pensées s’écouler. Elle lui dit qu’elle veut qu’ils arrêtent là, qu’elle n’est pas un plan B, qu’elle mérite mieux. Sa voix commence à trembler. Il la serre dans ses bras, la supplie, lui promet que sa vie est avec elle, qu’elle est la femme de sa vie, que c’était une erreur, que l’autre ne compte pas. Sa vue se voile, elle retient ses larmes. Il faut qu’elle tienne. Son cerveau lui rappelle en boucle ce qu’il lui a fait : la souffrance, l’angoisse, les heures passées avec son amie pour faire le point sur cette situation, la lourde décision. Pourtant, quand il lui parle avec ses yeux, à cet instant, tous ses choix semblent vains. Son cœur se bat dans le maelstrom de sa poitrine : « Et si tu te trompais ? Et s’il était sincère ? » Sa raison rit jaune, se moque d’elle : « Après tout ça ? Tu vas encore le croire ? Ce ne sont que de beaux mensonges. »
Seulement, elle sait qu’elle ne tiendra pas. Elle le savait depuis le début. Elle s’est mentie à elle-même. Les heures passées auprès de son amie, elle savait que tout disparaîtrait à la seconde où elle le serrait dans ses bras.
Elle s’abandonne à ses sentiments. Leur étreinte dure longtemps. Leurs pleurs aussi.
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