Alors que je suis assise dans l'herbe, face à ma page blanche, vide de toute écriture, je me questionne sur cette notion plus ou moins floue qu'est le souvenir. J'en cherche la définition officielle à l'aide de mon téléphone, voici ce que ça donne :
Souvenir (nom masculin) :
1 : Survivance, dans la mémoire, d'une sensation, d'une impression, d'une idée, d’un événement passé.
Est-ce que cela m'aide à mieux appréhender cette notion ? Je ne suis pas sûre. Cette question m'obsède ces temps-ci, notamment parce que j'ai du mal à écrire sur mes souvenirs. Je ne sais pas ce que je peux considérer comme un souvenir ou non. Est-ce qu'il faut que je me souvienne, seule, du passé ? Est-ce que ce qu'on m'a raconté de mon enfance suffit ? Faut-il que je relie ces souvenirs à une sensation, une impression ? Je regarde les feuilles tomber, un écureuil passe. Je me remémore ce qu'une camarade m'a dit : « On vit constamment dans le passé ». Je me dis qu'elle a raison, après tout, chaque mot que j'écris est influencé par une pensée, une idée que j'ai eu quelques secondes plus tôt. Est-ce que je peux donc d’ores et déjà considérer ce moment comme un souvenir ? Après tout, dans cinq minutes je serai peut-être partie et je me remémorerai les feuilles qui tombent, et à la fin du week-end je l’aurai peut-être déjà oublié, ce souvenir. Néanmoins, à l'instant même où vous lirez ces quelques lignes, cette après-midi d'automne ensoleillé où, assise dans l'herbe, je fixais les feuilles orangées tombées au sol, ne sera qu'un vague souvenir à mes yeux, sûrement rien de plus qu'une simple impression qui me reviendra de temps en temps à l'esprit quand je marcherai le long de la Faculté des Lettres.
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