Un goût de ciment

Un sourire se dessine sur son visage alors qu’il réserve ses billets. Il s’imagine déjà siroter un jus de goyave allongé sur un transat. Il ressent même l’air lui caresser les cheveux. Il coche chacune des cases de sa to-do list. Il y énumère un ensemble de choses que doit contenir sa valise. Il parcourt les revues touristiques une à une. Il prend des notes. Beaucoup de notes. Il adorerait tout visiter. Tout explorer. Il ferme les yeux. Il hume l’air. Il respire profondément. Il s’imagine être arrivé. Puis, un tremblement le saisit. Quelque chose lui compresse la poitrine. Est-il stressé à l’idée de prendre l’avion ? Une migraine incroyable le paralyse. Il essaye de bouger, il n’y arrive pas. La goyave a pris des notes amères. Il essaye d’ouvrir les paupières. Sa bouche est remplie de sable. Le sable a un goût de ciment. Une voix retentit au loin. Des bruits sourds lui martèlent le cerveau. Soudain, un rayon de soleil. Un visage masqué se penche au-dessus de lui. La surprise se lit dans ses yeux. Les bruits cessent alors.