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Une sur deux

J’ai laissé une lettre pour toi, là, sur la table basse, surtout, ne l’oublie pas.


Depuis deux mois maintenant j’espère qu’elle disparaisse, qu’une autre la remplace, que tu aurais écrite de ta main. Voilà un an que l’on joue à cela, qu’une semaine tu écris et que je réponds lors de celle qui suit. Une sur deux. Toujours, depuis un an. Où es-tu ? Jamais je n’ai eu autant besoin de te lire, de t’écrire, de te vivre. Toi mon ciel, mon eau, toi, l’éclat qui fait revivre ma peau. Mon premier amant, ma première certitude. Où es-tu ? Montre-toi, prouve-moi que tu es là, que tu n’as pas essayé de changer pour me protéger, tu sais comme moi que tu te noierais. Ne change jamais, par pitié. Je t’aime si fort, je t’aime pour deux. Mais tu as disparu. Où es-tu ?


Comme chaque mardi il y a eu le rendez-vous, et j’ai compris. La psychothérapeute dit que je suis en bonne voie, que je me rétablis, que je suis en train de t’absorber, de t’effacer, que je ne serai bientôt plus que moi. Foutue maladie, foutu TDI.


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