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Quelques idées de mots-clés :

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304 éléments trouvés

  • La fleur au fusil

    Écrire une microfiction à partir du poème Le Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud, 1888. (consigne de Mme Milena Mikhaïlova) L’explosion étrangla l’air dans un vacarme de flammes et de larmes alors que la ville éclatait en sanglots. Le fracas fit sortir en sursaut un petit soldat de sa sieste sauvage. Il se mit debout, l’arme au poing, un mélange de terreur et d’ardeur aux poumons. Autour de lui, des civils étaient sous le coup de l’abasourdissement tandis que d’autres hurlaient à la recherche d’un ami enseveli sous les gravats d’immeubles tombés en morceaux. Une mère tirait son enfant par la main qui pressait un ours en peluche contre sa peau. Elle surveillait l’ennemi invisible, armée de l’ombre, créatrice de veuves, d’orphelins et de décombres, cachée derrière ses canons et sa haine en poudre. Le petit soldat se mit en marche dans les rues de bitume craquelées par le passage des tanks en attente. Il comptait ses pas car tant que les nombres résonnaient dans sa tête, celle-ci reposait sur ses épaules et ses jambes tenaient debout le choc du béton. Il marchait tête nue vers un horizon incertain, inconnue destination où il était forcé de se rendre. Et dans ce val urbain, le gris de la poussière en grains neigeait sur les toits d’ardoise et de tuiles, le gris de la pluie inondait les nuages et les caniveaux, le gris s’obscurcissait, se privant peu à peu de toute nuance de blanc. Et au milieu de cette bruine, ses yeux se posèrent sur un éclat de miel qui brillait sur les pétales d’un pissenlit.

  • Le jour le plus pourri de l'année !

    33 piges aujourd'hui, c'est super ! La vie qui continue son bonhomme de chemin et qui nous laisse sur le bas-côté avec un caillou dans la godasse. Elle ne nous attend pas la garce ! Même pas le temps de refaire ses lacets... De souffler un peu et profiter du paysage, elle s'en va sans nous. Nous, nous ne voulons pas vieillir mais nous sommes bien forcés de la suivre en boitant cahin-caha sur cette route accidentée et pleine de danger, et donc de cailloux comprenez... Mais pour aller où, dites-moi, toute cette marche forcée ? Bah jusqu'au bout du chemin, au bord du ravin. Les pieds au-dessus d'un abîme sans fin. Pour y admirer la vue ou alors s'y jeter définitivement et jeter l'éponge. Et pour vérifier aussi accessoirement qu'on n'a pas encore appris à voler... Alors SVP serrez les dents, serrez les poings et serrez les rangs, taisez-vous, et maintenant fermez les yeux, faîtes un pas en avant... Déployez vos ailes ! La vie est belle ! Elle mérite grandement d'être survolée... De long en large et même de moitié. 33 ans c'est l'âge canonique du Christ, le mien également, tout comme celui de cette âme triste un peu trop soûle qui marche de travers sous les néons des bars. À la recherche d'un nouveau miracle à accomplir ou à changer l'eau de son verre en vin sans jamais chercher à mettre de l'eau dedans, ni dans son moulin... Oui, le jour de son anniversaire, c'est le jour le plus pourri de l'année ! Un jour à ranger au placard ou à lacérer au cutter pour en faire des confettis et rester un peu dans l'esprit festif et haut en couleurs. Un sourire d'ange irradiant notre visage, on affiche un air stupidement ravi car on a enfin compris le sens réel de la vie ! Ce qui nous laisse sans voix. Fêter son anniversaire c'est célébrer le pas que l'on fait en avant et qui nous rapproche un peu plus de la tombe, jusqu'à en avoir les deux pieds dedans ; puisque vivre c'est mourir et inversement. C'est le jour où l'on se rend finalement compte qu'effectivement on est tout seul, et quoiqu'il arrive on le restera. Et que la vie continue sans nous son petit bonhomme de chemin… Crédits : Le Voyageur contemplant une mer de nuages (1818) de Caspar David Friedrich (1774 - 1840), huile sur toile, 94,4 × 74,8 cm, musée Kunsthalle de Hambourg (Allemagne)

  • Un va et vient

    Écrire une microfiction à partir du tableau de David Hockney Le Parc des Sources, 1970. (consigne de Mme Milena Mikhaïlova) Parfois les silences pèsent. Et je sais de quoi je parle, je les remarque immédiatement, ces silences qui vous tendent, qui rendent votre chaise inconfortable ; ils inclinent votre dossier vers l’avant, lancent une horde de fourmis le long de vos mollets et me font parler. Parler sans plus pouvoir m’arrêter. Mes mots veulent remplir tout cet espace, ces silences sont des vides et je m’improvise architecte. Un goût prononcé pour un kitch très anglais. Je comble de bibelots vocaux, je déballe tout mais surtout rien d’intéressant. Plus je parle, plus mon interlocuteur se tait et plus j’entends qu’il se tait. Alors j’accélère le débit pour m’assourdir de banalités mais l’effet rate, tant pis je continue. Peut-être que ce sera la prochaine phrase ou celle d’après, qui déliera enfin sa langue. La langue de l’autre qui me regarde m’agiter sans bouger. Traître. Ma stratégie a beau ne pas fonctionner, je persévère, refusant de céder au silence, à une absence de bruit menaçante. Mais avec elle, ça va. Quand on s’assoit comme ça, le silence se radoucit, les fourmis se changent en une brise agréable, je me coule dans ma chaise et même mes paupières ralentissent. Je me calme tout entier, m’accorde le temps de savourer, d’apprécier à chaque nouveau regard ce parc qu’on observe ensemble. Je suis si bien que jamais je n’ai pensé à lui parler. Maintenant je m’en rends compte mais une fois face aux parterres, quand je la sens sur la chaise à côté, plus rien, l’encéphalogramme plat, les autres sens prennent le contrôle de la machine. Elle me change en brin d’herbe. Je me délecte du soleil et même la pluie me comble, les gouttes me chatouillent et tant qu’elle ne fuit pas moi non plus. Je ne suis jamais parti avant elle. L’herbe ça n’a pas de jambe. L’herbe c’est au milieu d’une pelouse et moi je suis au milieu de tout, les contours se brouillent. Puis elle part et je retrouve mes pieds. Je retrouve le froid et réalise que j’aurais dû prendre un gilet, ça m’ennuie mais je finis toujours par rentrer. J’aimerais rester là au milieu des autres pousses, mais quand elle part tout s’arrête, ou plutôt tout reprend, le monde réaccélère et je crains les bruits à nouveau. Je reviendrai au parc, ma femme arbre m’ensorcellera à nouveau.

  • Les chants d'Holodomor

    Sur les plaines de blé brûlées Recouvertes par des villages entiers rasés S’élèvent les chants funèbres et tristes De l’Holodomor face aux fusils des terroristes C’est le noir et cruel Voldemort Qui emporte avec lui, la Mort C’est la neige qui tombe au printemps Et la cendre au-dessus des incendies qui redescend Pays vaste et fier tant convoité On t’affame et on assassine ta liberté Au son des katyusha et du canon Tu résistes à l’envahisseur maison après maison Mais ce combat silencieux Personne ne l’entendra sinon qui veut Il s’est perdu, affamé, la bouche ouverte Tandis que ton corps sur le sol repose inerte Les traits tirés, la peau sur les os Ton corps jeté dans un caniveau Les goulags en Sibérie et les coups du sort Les charniers et les chants d’Holodomor ! XK (Limoges, le 06.04.22) Crédits : Running Man ou Peasant Between a Cross and a Sword / L’Homme qui court ou Sensation du danger (1931) de Kasimir Malevitch (1879-1935), huile sur toile, 79 * 65 cm, Centre Georges Pompidou, musée national d’Art moderne, Paris

  • Le roi de Vespara (7/7)

    Acte IV, scène 8 : La grande bataille. À peine Onyxia prononça ces mots que les vampires se précipitèrent sur elle, mais aussi sur Cosmo pour le sauver des sorcières qui l’attaquaient ! Dans cette mêlée, vampires et sorcières entamèrent le combat à coups de sortilèges et de griffures, et soudain… Voix de femme : YAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! Oui, Quartz et Ténèbre étaient de retour ! Après avoir échappé aux griffes des sorcières, ils étaient revenus au Rocher des Vampires pour combattre aux côtés de leur petit frère adoptif. Quartz frappait durement les sorcières de sa lance d’or tandis que Ténèbre les repoussait violemment de son bouclier d’argent. Finalement, les deux amants se séparèrent, chacun vers une direction différente. Entre-temps, Cosmo se battait courageusement contre ses ennemis, le tout en solo. Une première sorcière lui sauta dessus et de son épée d’argent, il la renvoya contre une paroi de pierre puis en repoussa deux autres. Cependant, en hauteur, une autre sorcière lui sauta dessus et le griffa sauvagement à la poitrine. Il cria de douleur face aux griffes qui pénétraient dans sa chair mais tout à coup, la sorcière reçut un coup de bâton sur la tête et s’évanouit, assommée. Surprit, Cosmo leva les yeux vers son sauveur et demeura muet de stupeur : c’était Donatella qui venait de l’aider ! Donatella (riant, son bâton à la main) : Tu ne croyais tout de même pas que j’allais te laisser tomber ! Celle-ci sauta du rocher puis se mit en position d’attaque devant un groupe de cinq sorcières. D’abord interloquées, l’une d’elles tenta d’attaquer Donatella mais celle-ci l’esquiva habilement, puis se mit à donner des coups de bâton à toutes celles qui voulaient lui porter des attaques. Elle donna même un coup de poing à une sorcière… par derrière ! En quelques mots, la bataille était éprouvante dans tous les sens du terme ! Si les vampires se battaient avec courage, les sorcières étaient largement supérieures en nombre ! Crystal, effrayée par la possibilité d’une défaite et donc de la fin de Vespera, parvint à interpeller Ombréa en plein combat : Crystal (lançant des sorts ici et là) : Ombréa ! Nous ne résisterons pas longtemps ! Il nous faut absolument de l’aide ! (Jette un sort de protection devant elle) Ombréa (aux prises avec une sorcière) : Vous avez raison princesse ! Les nobles doivent venir nous rejoindre ! Avec leurs armes et leurs pouvoirs, nous pourrons vaincre nos ennemies sans problème ! Crystal (commençant à s’éclipser discrètement) : D’accord, je vais aller les chercher ! (Se retourne brusquement) Et les paysans, doivent-t-ils venir ? Ombréa (lançant un sortilège d’attaque informulé) : S’ils sont volontaires et s’ils ont des armes, qu’ils viennent aussi ! Crystal : Compris ! La princesse de Vespera se rendit sur le territoire des nobles et sur celui des paysans pour demander leur aide tandis que les autres vampires continuaient à batailler. Des sorcières par dizaines périrent brûlées par le feu déclenché par l’orage mais c’était comme si elles continuaient à être remplacées par des dizaines d’autres ! Pendant ce temps, Quartz avait de sérieux ennuis. Dans un duel particulièrement féroce, elle avait blessé une sorcière avec sa lance mais n’était pas parvenue à la tuer. Cette dernière, grièvement blessée, avait pris la fuite et avant que Quartz eut le temps de la rattraper, les sorcières Fritcia, Grifcia et Cricia s’étaient jetées sur elle ! L’élémentaire eut tout juste le temps de les esquiver avant de courir se mettre à l’abri. Plusieurs fois, le trio maléfique failli l’attraper mais heureusement, Quartz évita toutes leurs attaques. Finalement, la jeune femme se précipita vers une caverne… Caverne qui s’avéra être celle où Améthyste était emprisonnée ! Améthyste (les voit entrer et panique) : Laissez-moi sortir, laissez-moi sortir ! Quartz (se dirigeant vers la prison) : Laissez-moi entrer, laissez-moi entrer ! Étant donné sa minceur, Quartz put se faufiler entre les barreaux de pierre. Les sorcières, elles, ne purent s’insinuer mais fixèrent Quartz avec cruauté et… appétit ! Quartz (se blottissant contre Améthyste, tremblante) : Pitié, ne me mangez pas ! Voix masculine (dans un grognement vampirique) : Plus un geste ! Tous se retournèrent et Quartz fut soulagée de constater que c’était Ténèbre. Elle faillit hurler de joie quand elle vit qu’il avait aussi sa lance perdue, couverte de sang ! Il avait sans doute dû la récupérer sur le corps de la sorcière morte. Le trio, par contre, parut perplexe par cette intervention : Grifcia : C’est qui ce vampire ? Ténèbre (l’air soudain énervé) : C’est à moi que tu parles ? Quartz (à la fois malicieuse et sarcastique) : Oh, on l’a traité de vampire ! Ténèbre (criant) : C’est à moi que tu parles ! Quartz : Erreur fatale ! Ténèbre (hurlant) : C’EST A MOI QUE TU PARLES ?!? Quartz : Ça va chauffer ! Ténèbre (pointant la lance d’or vers le trio) : On m’appelle Monsieur le vampire ! CHAAARGEEEEEEEEEZ !!! Et là, Ténèbre fonça sur les sorcière à une telle allure qu’elles n’eurent pas le temps de fuir ! Les coups de lance volèrent avec une telle violence que la prison de pierre fut détruite ! Epouvantées, Fritcia, Grifcia et Cricia abandonnèrent la partie et prirent la fuite. Ténèbre, Quartz et Améthyste, eux, se précipitèrent dehors, enfin libres ! Ténèbre (d’une voix narquoise) : Regardez-moi cavaler cette bande de charognarde ! (En chœur avec Cristal) Ouh ouh, ouh ouh, ouh ouh ! Fin de la scène 8. Acte IV, scène 9 : Duel fatal. Pendant ce temps-là, la bataille continua à faire rage. Les vampires poursuivirent le combat avec courage lorsque soudain, des cris leur parvinrent. Ombréa fut une des premières à se retourner et vit déferler, au loin, un véritable torrent de vampires ! Elle remarqua aussi une faible lueur blanche bien familière et comprit alors que Crystal amenait les renforts ! Le soulagement vampirique fut immense et les sorcières, paniquées, tentèrent de prendre la fuite, ce qui se révéla pourtant impossible ! De son côté, Cosmo venait tout juste de sauter sur un rocher, non pas pour observer les renforts… mais pour retrouver Onyxia ! Il avait subi quelques blessures mais tenait bon malgré tout, son expérience de vie à Elementa l’ayant rendu plus robuste que la plupart des siens. Le jeune homme cherchait donc sa tante, les sourcils froncés ; soudain, il y eut un éclair et… il la vit ! Cette lâche tentait de prendre la fuite ! Ivre de fureur, le prince de Vespera se lança à sa poursuite, son épée à la main. Terrifiée, Onyxia escalada les rochers, sautant ici et là et finalement, elle arriva devant un énorme gouffre ! Un pas de plus et elle se serait sans doute tuée. Mais elle n’eut pas le temps de faire demi-tour ou de prendre un autre chemin, car Cosmo sauta entre les flammes que l’orage avait déclenchées. À présent face à face, le jeune vampire s’avança vers elle, la fureur le dévorant avec violence. Cosmo (fou de rage) : Meurtrière ! Onyxia (paniquée) : Cosmo, Cosmo ! Par pitié, je t’implore ! Cosmo (ne se laissant pas attendrir) : Tu ne mérites pas de vivre ! Onyxia (hésitant) : Mais Cosmo, je suis quand même de… de ta famille ! (Se relève et change de tactique) Ce sont les sorcières les véritables ennemies ! C’est leur faute, ce sont elles qui ont tout organisé ! Derrière les flammes, sur un rocher, Fritcia, Grifcia et Cricia venaient de tout entendre et se retirèrent, furieuses. Cosmo (sans pitié) : Et pourquoi te croirais-je ? (S’approche dangereusement d’Onyxia) Depuis le premier jour, tu m’as menti ! Onyxia (se faisant toute petite) : Mais Cosmo… Que vas-tu faire ? Tu n’oserais quand même pas tuer ta vieille tante ? Cosmo (légèrement dépité et rangeant son épée) : Non Onyxia. Je ne vais pas te tuer. Onyxia (soulagée) : Oh Cosmo ! Merci, tu as l’âme noble ! Que vas-tu me faire ? Je ne ferais pas n’importe quoi, je te le promets. Cosmo (avec sévérité) : Pars ! (Visage d’Onyxia se décomposant) Pars très loin ! Et ne reviens jamais. Onyxia (se relevant doucement) : Ah oui… Bien sûr… (S’éloigne tandis que Cosmo la suivait du regard, méfiante) Comme vous voudrez… Votre Majesté ! Traîtreusement, Onyxia envoya avec son bâton, une poignée de braises brûlantes sur le visage de Cosmo ! Celui-ci poussa un cri de douleur avant de s’empresser de s’en débarrasser ; et à ce moment précis, Onyxia lui sauta dessus ! Elle lui mordit sauvagement le cou et le fit tomber au sol avant de le mordre à nouveau dans la poitrine. Mais Cosmo se défendit en donnant un violent coup de bras au visage de sa tante avant de se relever puis de sortir son épée et de se jeter sur elle. Le duel fut terrible ! Cosmo et Onyxia se combattaient, épée contre bâton magique, sans qu’aucun des deux ne mènent réellement l’avantage sur l’autre. Soudain, Onyxia parvint à blesser Cosmo au flanc qui, aveuglé par la douleur, ne vit pas sa tante lui asséner un autre coup lui traversant l’épaule gauche. Il se baissa alors pour éviter une troisième attaque puis recula légèrement alors qu’Onyxia se précipita sur lui. Quelle erreur de sa part ! Cosmo profita de cet excès de rage en levant son épée vers la droite avant de donner un violent sur la gorge de sa tante. Cette dernière poussa un hurlement épouvantable, du sang s’écoulant de son cou, et chancela quelques instants. Cosmo en profita pour lui donner un coup au visage, manquant de lui faire éclater la pommette droite. Folle de rage, Onyxia le frappa alors avec une telle force qu’elle le repoussa au sol, loin d’elle. À moitié assommé, Cosmo releva la tête et vit sa tante, telle une ombre tueuse, se jeter sur lui pour le mettre en pièces ! Le jeune homme comprit qu’il n’avait plus le choix : s’il voulait vivre, il devait précipiter Onyxia dans le gouffre derrière lui. Ramassant son épée juste à temps, il la releva au moment où sa tante allait atterrir sur lui ! Transpercée de part et d’autre, Cosmo rejeta rapidement Onyxia dans le gouffre. Le ventre perforé et ensanglanté, la reine de Vespera roula contre la roche et finit au sol, apparemment inconsciente. De son côté, Cosmo se releva, son épée couverte de sang et regarda en bas pour voir si sa tante était encore en vie. Et en effet, cette dernière se releva difficilement, perdant du sang au niveau du visage, du cou et du ventre. Tout en se relevant, elle s’appuya sur son bâton avec sa main gauche tandis que sa main droite retenait le sang de sa blessure à l’estomac. Lorsqu’elle leva la tête avec une grimace douloureuse, elle vit le trio des sorcières qui s’approchait d’elle. Onyxia (soulagée) : Oh… Mes amies… Fritcia (ricanant) : Amie, hihihihi… ? Je croyais qu’on était ennemies ? Grifcia : Ouais, c’est ce que j’ai entendu ! Onyxia écarquilla des yeux, terrifiée. Fritcia et Grifcia : Cricia ? Cricia (ricanant) : Dyahahahahaha… (Passe sa langue sur les lèvres) Toutes les sorcières survivantes de la bataille surgirent alors des flammes et s’avancèrent lentement vers Onyxia. Cette dernière, affolée, tenta de se justifier : Onyxia (tremblante) : Non arrêtez, je vous en supplie, c’est un affreux malentendu… (Se met à crier) Non attendez, je plaisantais ! Mais avant qu’elle n’eut le temps d’attaquer ou même de se défendre, les sorcières se jetèrent sur elle et la griffèrent jusqu’à la mort ! Onyxia (dans un hurlement mourant) : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! L’ancienne reine de Vespera fut tuée sous le coup et les sorcières périrent avec elle dans l’incendie qui ravageait le Rocher des Vampires. Telle fut la fin tragique d’Onyxia, la pire traîtresse connue de l’histoire de Vespera. Fin de la scène 9 Acte IV, scène 10 : Retour du véritable roi. L’orage qui avait, jusque-là, occasionné des flammes meurtrières, fit tomber une pluie bienfaisante et inespérée sur Vespera, éteignant doucement les feux. Dans la fumée, les vampires ainsi que Quartz et Ténèbre apparurent près du Rocher des Vampires. Ce fut à ce moment-là que Cosmo revint, les cheveux trempés et le corps infligés de nombreuses blessures. Autour de lui, les vainqueurs se rassemblaient sans bruit, soulagés que tout était enfin fini. Ombréa s’approcha de Cosmo et le prit tendrement dans ses bras, une étreinte que le jeune homme lui rendit avant de se tourner vers Crystal. Elle aussi le prit dans ses bras puis s’écarta légèrement de lui, le cristal de son bâton émettant une douce lueur. C’est alors que les blessures de son amant disparurent les unes après les autres, le sang y compris. Avec un sourire très doux, Cosmo reprit Crystal dans ses bras lorsqu’un bruit interrompit leur enlacement : c’était Donatella ! De son bâton, la vieille magicienne désigna le Rocher et Cosmo comprit qu’il devait aller accomplir son destin. Se séparant des bras de sa compagne, le prince de Vespera rejoignit Donatella. L’Enchanteresse s’inclina devant lui mais Cosmo la prit dans ses bras, une petite lueur malicieuse dans les yeux. D’abord surprise, la vieille vampire sourit et rendit l’accolade. Donatella (les bras sur les épaules de Cosmo) : C’est l’heure. Le jeune vampire hocha la tête puis se tourna vers le rocher. Ce moment qu’il avait tant attendu enfant lui paraissait maintenant si… impressionnant. Prenant une profonde inspiration, Cosmo marcha alors vers le sommet. En bas, Crystal, Ombréa, Améthyste, Quartz, Ténèbre et tous les autres vampires suivirent l’ascension de leur prince avec une immense émotion. Mais nul n’était plus ému que Cosmo lui-même. La pluie qui tombait à verse emportait au loin des squelettes d’animaux desséchés, signant par-là le début d’un renouveau pour le royaume de la nuit. Arrivé au sommet, Cosmo leva la tête vers le ciel et vit qu’il était en train de s’éclaircir. Au loin, il lui sembla entendre la voix de son père : Roi Eden : N’oublie pas… Alors, la confiance revint en Cosmo et sortant son épée du fourreau, il poussa un feulement retentissant tout en levant son arme lumineuse vers les cieux ! En bas, vampires, hommes et femmes, feulèrent à leur tour tout en levant leurs épées et leurs bâtons. Désormais, une nouvelle ère allait voir le jour. 7 ans plus tard… Sept années s’étaient écoulées à Vespera et bien des choses avaient changé : la végétation était revenue, ramenant avec elle eau et nourriture ; quant aux vampires, nobles et paysans, auparavant si malheureux sous la tyrannie d’Onyxia, ils avaient enfin retrouvé la joie de vivre. Car leur roi était bon et bienveillant, exactement comme le fut son père. Oui, Cosmo était bien devenu roi de Vespera ! Il avait réussi à ramener la paix et l’harmonie dans son pays, comme l’avait espéré Donatella. Certes, il avait dû travailler d’arrache-pied pour accomplir ses objectifs, mais le miracle avait eu lieu. Cependant, pour Cosmo, son plus grand miracle restera sans nul doute son mariage avec celle qu’il aime. En effet, le jeune roi avait également épousé Crystal ! Vu le lien d’adoption qu’il partageait avec la princesse de Vespera, Cosmo n’avait eu aucune difficulté pour épouser son âme-sœur. Le mariage et la semaine de fêtes magnifiques qui avait suivi, comptèrent parmi les plus beaux jours qu’ait connus le royaume. Mais aujourd’hui, le peuple de Vespera était rassemblé autour du Rocher des Vampires pour une occasion particulière. Au sommet se trouvait Cosmo, tenant Crystal par la taille et profitant pour lui voler un baiser sur le front. A leurs côtés, Ténèbre tenait Quartz par la main, deux petites filles serrées contre eux. En effet, les deux amis de Cosmo avaient reçu l’autorisation officiel du roi pour se marier à Vespera ! Pour Ténèbre qui avait été chassé de son pays parce qu’il était tombé amoureux d’une élémentaire, c’était une bien belle revanche sur la vie. Si la cérémonie avait été moins luxueuse que celle du mariage de Cosmo et Crystal, elle n’en avait été pas moins émouvante. Très vite, les deux nouveaux mariés étaient devenus parents de jumelles, Rubis et Ambre, les deux premiers enfants hybrides de Vespera, mi-vampire, mi-élémentaire. Un enfant… Telle était la raison pour laquelle le royaume était réuni. Eh oui, au bout de sept ans de règne, le roi et la reine venait enfin d’avoir un bébé ! Et aujourd’hui était justement le jour de sa présentation. L’arrivée d’Améthyste puis de Donatella fut le signal pour les vampires : leur futur souverain allait leur être présenté. En effet, la vieille femme avait dans ses bras un bébé minuscule que Cosmo et Crystal regardaient avec tendresse. Et quand Donatella le souleva vers le ciel, le jeune homme sut désormais que tout irait bien. Une nouvelle histoire allait commencer. Voix soliste : C’est le cercle de la vie ! Celui qui nous mène, A travers l’espoir, Douleur et joie ! Jusqu’au jour enfin ! Où l’on trouve sa place ! Dans le cercle ! Le cercle de la vie ! Cercle de vie ! Fin.

  • Film - Nos âmes d’enfants, par Mike Mills

    Un film en deux temps. Au départ de Détroit, jusqu’à L.A, puis New York, Joaquin Phoenix délaisse son rôle de Joker pour endosser celui de Johnny, journaliste américain sillonnant le pays afin de collecter la vision du monde et de l’avenir de chaque enfant qui croise la route de son micro. Mais voilà qu’un jour, Johnny se retrouve confronté au drame familial auquel font face sa sœur Viv et son neveu Jesse. Il lui faut désormais prendre sous son aile le petit garçon le temps que son papa se soigne. Comme le Petit Prince et le Renard, il faut s’apprivoiser. Apprivoiser un petit garçon tourmenté par sa situation parentale, doté de réflexions philosophiques aussi étranges que sensées. Ensemble, Johnny et Jesse s'apprennent, échangent. Fasciné par le drôle de micro que trimballe son oncle, le petit garçon se prend au jeu de capter tous les sons qui constituent son environnement, jusqu’à s’engager dans un voyage à New York aux côtés de son oncle. Un voyage qui va sensiblement rapprocher les deux personnages et développer la genèse d’une complicité. Mike Mills a fait le choix de réaliser un film en noir et blanc, renforçant ainsi la sphère intime que vont entretenir et former Johnny et Jesse. De magnifiques plans urbains et une prise de son au micro afin d’immerger davantage le spectateur. Malgré son émotion palpable, le film demeure un tantinet long et sans réels rebondissements.

  • Rumeur

    Écrire une microfiction à partir de l’affiche “Ils ont vu cela !” du premier numéro de la revue L’amour, dirigée par Frédéric Pajak (consigne de Mme Milena Mikhaïlova) Ils ont vu cela. Ils l’ont vu sans le croire Mais un groupe d’incrédules médusés Se changeant bien vite en une assemblée de témoins exemplaires Jurant de la véracité de dires Auxquels hier ils n’auraient pas cru, La nouvelle s’est bien vite répandue. Les discussions se paraient de ces reflets irisés Qui permettent de reconnaître au premier coup d’œil La naissance d’un mythe. Eux qui auraient tu pareil évènement S’ils y avaient été confrontés seuls, Ne cessaient de parler. Ce n’est que la langue engourdie D’avoir trop gesticulé Qui les forçait au silence en fin de journée. Mais la lumière des maisons ne s’éteignait pas Avec leurs voix enrouées. Quand les premiers enfin se taisaient, Les seconds commençaient. Et chaque soir, Le nombre des sceptiques s’amenuisait, Si bien qu’un jour voilà : Tous en en étaient persuadés, Ils avaient vu cela ! Et les seconds qui n’avaient pas été présents Juraient la main sur le cœur Qu’eux aussi avaient assisté aux premières loges À l’événement merveilleux. C’est ainsi qu’à force de promettre, Ils y croyaient.

  • Welcome in The Dark Side

    Je m'essaye enfin à créer un blog, à 32 piges, il n'est jamais trop tard, comme on dit : j'en ai envie... Qui suis-je ? Et bien moi, enfin je veux dire un autre tout simplement. Un gars qui se dit poète mais surtout un gars un peu paumé dans sa tête. Bohémien à ses heures perdues, avec aux pieds des bottes de sept lieux trouées deux fois trop grandes pour lui mais néanmoins aux semelles de vent. Pour emporter au loin son petit cœur torturé en d'autres contrées où ses jambes usées et arquées ne pourront jamais le porter. Cet Ailleurs qui n'est plus tout à fait ici... En un mot, je suis un homme malade et usé par la route et qui ne sait plus très bien où aller mais qui continue d'espérer en arpentant encore et encore la même route, jour après jour, nuit après nuit. En se trompant parfois, en se perdant en chemin, en trébuchant assez souvent, mais toujours en se relevant et surtout, plus que tout : en essayant ! Un pauvre mec qui souhaite de toute son âme devenir écrivain mais qui se sent pousser de longs poils dans la main. Un esprit libre mais emprisonné dans sa propre prison corporelle, comme une carapace figée comprimant nos sentiments. Un homme tourmenté avec les nerfs à vif, toujours sensible et à fleur de peau, mais toutefois apaisé comme un volcan endormi par les beaux discours, les belles illusions et les mirages de l'Amour. Et qui attend bien sagement la prochaine éruption ! Enfin, un type qui ne souhaite pour rien au monde s'esquinter toute sa chienne de vie penché sur les machines à l'usine. À vivre comme un automate, aux heures indiquées et à suivre le mouvement principal qui nous mène directement du berceau à la tombe, ou plutôt devrais-je dire de l'étable à l'abattoir comme un bon petit mouton bien gras et docile. À bêler ses petits chefs pour une augmentation ou pour poser un jour de congé. Un être indéfiniment libre et sans racine. Avec, ni Dieu ni maître pour seule et unique maxime ! Non, personne à me tenir en laisse, ou à me mettre les mors. À bride abattue, à mon corps défendant, je galope les cheveux détachés aux vents. Incroyablement libre et défiant la Mort au tournant. Bref, je suis moi tout simplement. C'est-à-dire, à la fois multiple et unique. N'essayez pour rien au monde de me copier, car vous pourriez à votre tour tomber dans la Folie et l'excès jusqu'à vous en brûler les ailes, vous consumer. La Chute n'en est que plus terrible ! Croyez-en l'expérience d'un pauvre hère perdu en chemin de trente-deux ans... À la poursuite de son propre passé et toujours dans l'espoir de rattraper son présent. Mélancolie de l'âme, déconstruction animale. L'homme est un loup pour l'homme, et moi je suis un loup solitaire, affamé et perdu au beau milieu de la forêt. Le pire prédateur qui soit et qui se met également lui-même en danger. Les dents longues, la bave aux lèvres. Je suis une piste, celle du trappeur insaisissable qui me traque inlassablement dans mes propres tourments, dans mes propres Ténèbres. À chacun son fardeau, à chacun sa déchéance... Bienvenue à vous en tout cas !! ;op Ceci est le blog de mes poésies et de mes créations littéraires (pour ne pas dire mes étrons choisis), un petit billet d'humeur rien que pour vous où je vous livrerai mes états d'âmes sans aucune arrière pensée. Et selon mes humeurs noires du moment... Je vous souhaite une agréable visite et une sombre lecture, puissiez-vous sourire ou en rire, pleurer ou alors détester, me cracher tout votre venin et votre amertume au visage ; en définitive pour moi le contrat sera rempli, car vous vous sentirez alors bel et bien vivants. C'est ici-bas tout le mal que je vous souhaite en mon Royaume noir... Crédits : Angoisses de August Friedrich Schenck (1878), huile sur toile, 151 × 251,2 cm, National Gallery of Victoria, Melbourne (Australie)

  • Cycle

    Écrire une microfiction à partir de l’affiche “Ils ont vu cela !” du premier numéro de la revue L’amour, dirigée par Frédéric Pajak (consigne de Mme Milena Mikhaïlova) Bercées par la douce brise, les feuilles des arbres tintent. La forêt s’étend à perte de vue. Il y flotte un air de tranquille quiétude. Mais le calme n’est qu’apparent. Ces arbres ont célébré l’Amour, leur sève a bouillonné d’allégresse à chaque printemps, leurs feuilles ont dansé dans le vent et leurs bourgeons éclos en branches, feuilles, fleurs et fruits, ces arbres ont célébré l’Amour et ses parades nuptiales, ses disputes et ses naissances, ses prouesses et ses défaites. L’Amour… Ils ont vu cela ! Ces arbres ont connu la Guerre, celle qui déchiquète des innocents pour l’égo de leurs bourreaux, celle qui arrive sans qu’on ne le sache ou quand on ne s’y attend plus, celle qui ne laisse que cadavres et chaos dans un bain de sang pourpre, ces arbres ont connu la Guerre qui déchire les familles et achève des amitiés que l’on croyait éternelles, qui attrape l’âme et la morale pour les jeter aux ordures. La Guerre… Ils ont vu cela ! Ces arbres subiront la Destruction, ils seront rasés pour l’argent et mourront de la main des hommes qui croient tirer leur force de leur influence et de leur porte-monnaie et non de leur matière grise ni de leur compassion, ils connaîtront la Destruction en assistant, impuissants, à leur propre génocide après plus de cent ans d’existence, après avoir pris racine, creusé profondément pour capter les nutriments, fait parvenir la sève à leurs extrémités pour croître, après avoir insufflé la vie dans leurs bourgeons. La Destruction, ils verront cela.

  • Autrice

    Réécrire la microfiction No-kill de David Thomas. (consigne de Milena Mikhaïlova) Les mots m’échappent, mais je vais vous raconter quand même, depuis que je suis petite j’ai toujours voulu écrire, aujourd’hui encore j’écris toujours, mais je ne sais pas encore pour qui je le fais. À chaque fois que je termine d’écrire, je me pose une question, vous savez laquelle ? Pourquoi j’ai ce sentiment ? Un sentiment qui me dit que l’écriture n’est pas faite pour moi, c’est à ce moment-là que je commence à pleurer, à me désespérer, et à arrêter, arrêter de me comporter comme une vraie autrice alors que je ne le suis pas. Ses sentiments que je ressens maintenant, je ne peux pas les décrire, dans un univers très étrange, je ne sais même pas ce qu’il m’arrive, je sens que tout ce que je fais n’est qu’une perte de temps. Un jour j’ai décidé de me suicider, ma mère est entrée dans la salle de bain après m’avoir appelée plusieurs fois, sans aucune réponse, et elle m’a trouvée là dans la baignoire dans une mare de sang, elle ne savait pas quoi faire, mais elle a vite repris ses esprits et appelé mon père, peu de temps après l’ambulance est arrivée, ils ont réussi à me sauver, mais malheureusement toute ma famille a découvert que j’étais dans une dépression sévère, et cela m’a fait trop mal au cœur, car ils croyaient que c’était de leur faute, et ils n’arrêtaient pas de se blâmer. Pendant ce temps-là, j’ai continué à écrire même si personne ne lisait mes textes, mais j’étais très contente, car pour moi, j’étais enfin libre, libre d’écrire ce que je voulais, quand je voulais, je voyais l’amour de ma mère, de mon père, et de mes sœurs dans ces lignes, ces lignes qui m’ont pris la vie une fois, et me l'ont rendue une autre fois, ces lignes qui sont ma malédiction et ma bénédiction, ces lignes à qui je confie ma tristesse et ma joie, ma confiance et mon foi, ces lignes qui seront à jamais une partie de ma vie. Pendant ce temps-là j’ai trouvé une pratique qui m’a empêchée de reproduire le scénario du suicide, le no-kill qui m’a aidée à sortir de ma bulle et à voir une autre facette de la vie. Aujourd’hui je le pratique encore, j’écris pendant des jours et quand j’ai terminé de vider mon sac et tout ce qu’il y a dans mon cœur, je prends ma voiture direction la mer, je prends tout ce que j’ai écrit et je le jette à l’eau, aucune hésitation. Jusqu’à aujourd’hui je sais que je ne suis pas une bonne écrivaine, et peut-être que je ne le serai jamais, mais je sais aussi que l’écriture m’a sauvé la vie, et je n’arrêterai jamais d’écrire.

  • Arrache-moi le cœur ! - PPL FABLI

    Mention spéciale du Petit Prix Littéraire FABLI ⭐️ Consigne : Écrivez un texte de la forme de votre choix sur la citation suivante : « La parole doit sortir du cœur et non de la bouche » Colette Magny Mon présent est par trop anxiogène, les informations à la télé me filent la nausée si bien que j’ai fini par la débrancher. J’ai comme un flingue posé en permanence sur les tempes. Je décompte les secondes dans ma tête et je joue à la roulette russe en remettant ma vie en jeu à chaque fois, à quitte ou double. Ça cogne et ça cogne encore plus fort à l’intérieur de moi. Cri de douleur. Je ferme les yeux et dans le noir artificiel prodigué par les portes closes de mes paupières, je vois de façon subliminale le tableau de Munch du même nom. Je tends l’oreille coupée d’un tableau dalinien et dans le poste radio j’entends hurler Gaëtan Roussel : Arrache-moi les yeux Que je ne puisse plus voir Arrache-moi les... La douleur jusqu'au bout de moi Arrache-moi le cœur Que je ne puisse plus avoir peur Kof kof kof ! Putain je vais y rester sérieux ! Je suis là au-dessus de mon évier et je crache mes poumons. Même l’air que je respire m’est douloureux. Quelle chiotte ! Cette saloperie de Covid22 m’a pas loupé. Je recrache littéralement du sang par filets visqueux entiers, mélangés à des glaires. Ou bien est-ce ce sirop que je prends en automédication qui me met dans cet état-là. Ou bien l’abus de sirop... À force d’avoir peur de tomber malade, on finit parano, on se frotte les mains toutes les cinq minutes à s’en arracher la peau. jusqu’au sang et jusqu’aux os. Et même quand on finit par l’apercevoir on se dit qu’on a sans doute pas assez frotté. Moi je fais de la prévention, ce n’est pas de l’eau de javel que j’ingurgite par bidons entiers mais des litrons de pinard. Du bas de gamme en plus, à m’en retourner l’estomac et à en tacher mes T-shirt devenus à force un peu trop crades. Je tombe en totale décrépitude, je me fonds dans le décor et il n’est pas bien brillant. Au plafond des volutes de fumée entrent en lévitation. Elles semblent hésiter sur la direction à prendre et sur la suite des événements. Le Cancer peut bien attendre, même s’il frappe à la porte, ce n’est pas aujourd’hui qu’il m’emmènera. Sa petite sœur la Faucheuse a pris son ticket avant lui. Chacun son tour enfin ! Un peu de discipline que Diable ! Ma voisine du dessous qui tire les cartes et lit dans les lignes de la main, m’a expliqué que ce n’était plus qu’une question de temps. Elle a même refusé que je la paye vue la mauvaise nouvelle. Je me suis alors contenté de la payer en nature. Comme toujours. Ça nous rend service à tous les deux. Des étreintes charnelles et furtives ça réchauffe un tant soit peu nos corps froids, gélatineux et flasques comme de la viande morte. D’ailleurs j’ai perdu l’appétit depuis quelques jours, je n’ai plus le goût à rien. Le médecin qui me suit m’a prescrit des compléments alimentaires en sticks liquides car je me liquéfie à vue d'œil. J’en deviens presque transparent. Je ne rentre plus dans mes vêtements, j’ai dû faire des trous dans le cuir de ma ceinture afin de ne pas me retrouver le cul à l’air dans la rue. De toute façon j’ai même plus envie de sortir, si je sors c’est pour m’acheter ma bibine et faire le verre. Le médecin m’explique que c’est bien, ça me fait prendre l’air. Moi je dis que c’est qu’un con. Mais bon. Chacun s’en fera sa propre opinion. À chaque fois que j’y vais il me dit que j’ai rien du tout, et que ça doit sans doute être dans ma tête ! Mais quel con bon Dieu ! C’est qu’il doit pas m’entendre tousser et siffler comme un asthmatique ou un cancéreux des poumons en phase terminale. Je lui dis que je ne dors plus, que j’ai des cernes de panda, que je suis essoufflé, ne serait-ce que pour me lever du lit, il me répond mais non, mais non, levez-vous et marchez ! C’est à force d’efforts que vous vous relèverez. Aidez-vous et Dieu vous aidera ! Et patati et patata, il me débite son chapelet de conneries qui pendent de sa bouche comme des saucisses knacki industrielles. Je le vomis ! C’est à peine s’il m’envoie pas marcher sur l’eau cet ahuri ! Et le pire dans tout ça, c’est que s’il me le demandait j’irai, même si je ne sais pas nager. J’ai besoin d’un putain de miracle. J’en ai marre de brûler des cierges à l’église. La fumée qu’ils font en se consumant noircit d’autant plus mes poumons, et les encrasse de façon invisible à l’œil nu ! Les radios et autres scanners n’ont rien donné ! Mais moi je sais ! Je sais putain que je suis en train de crever ! Y a vraiment que moi pour m’en rendre compte ? Hypocondriaque qu’ils m’ont dit, ras-le-bol de le voir cet homme-là, il prend la place de patients vraiment malades et atteints de la Covid22. Mon œil ! Je vais y laisser ma peau vous verrez ! Sinon pourquoi je tousse mes bronches à chaque bouffée d’oxygène que j’avale. Les yaourts ultra protéinés ne passent plus. Mon tube digestif s’est rétréci de façon drastique et ça me brûle de l’intérieur. J’ai envie de m’arracher tout ça ! M’arracher la peau et jouer au Docteur Maboul avec moi-même, sans prendre de gants et de pincettes, jouer du bistouri et du cutter. M’éventrer sans anesthésie et bidouiller là où ça ne va pas là-dedans. Cette petite partie de moi qui me fait atrocement souffrir et que je suis seul à ressentir. Cet organe douloureux comme disait Paul Éluard dans son recueil de poèmes Capitale de la douleur, comme l’a chanté un peu plus tard Daniel Darc dans son album Crève-Coeur avant de réussir sa TS, ou encore comme l’a prophétisé Kama Datsiottié atteint des mêmes symptômes et donc du même mal dans XXI. Oui abréger mes souffrances, c’est ce que je voudrais pouvoir faire. Mais encore faut-il qu’on m’en laisse toute latitude et liberté. Les médecins refusent de me voir m’en aller. Ils ne désespèrent pas de me sauver. Tu parles ! Ils en veulent à mon portefeuille, voilà tout ! C’est de l’acharnement thérapeutique, ni plus ni moins. Je suis tout au plus un cobaye pour eux, une bête curieuse dans un vivarium, une anomalie médicale à leurs yeux qu’il faut étudier plus en détail, afin de la diagnostiquer et d’y apposer leur joli nom de famille pour la postérité ! Comme les Alzheimer, les Tourette, les Parkinson, les machins choses avant eux ! Putain mais alors, c’était Covid comment le gars qu’il s’appelait déjà ? Marc non ? Marc Covid ? Non ça c’était Dorcel ou Dutroux, là où on va tous aller du reste. Au fond du fond, à bouffer les pissenlits par la racine ! Ha bon sang, voilà que je perds la boule maintenant ! Ramenez-moi de toute urgence à l’hospice, à l’hosto ou à l’asile, afin que je puisse jouer à Docteur Maboul avec tous les autres ! Tous les dégénérés du bulbe comme moi, et que j’opère enfin ma transformation ! Que je me taillade le visage, que je m’arrache le sexe pour en changer ou que je me taille les veines pour mieux me tailler. Ou passez-moi donc la camisole de force ! Afin que je ne puisse pas me faire du mal, ou bien sans doute aux autres. Il est vrai que ça pourrait être tentant. Voire amusant. Ce n’est pas comme si l’idée ne m’avait pas effleuré. Quitte à partir, autant pas partir seul. Les princes vikings et les pharaons égyptiens faisaient grand bruit et grand massacre autour d’eux avant de toucher l’éternel. Ça ouvre les portes comme on dit, ça soulage l’âme là où ça fait mal. De toute façon la morphine, la C et l’héro n’ont plus sur moi aucun effet. Le shit et la beuh non plus. Le LSD, c’est pas mieux. La picole encore, ça adoucit mes ganglions quelque peu. J’ai mis un bandeau mouillé autour du crâne et sur les yeux pour faire baisser la fièvre. Mon thermomètre a rendu l’âme cette nuit et je vais pas tarder à le rejoindre. J’ai l’air d’un Van Gogh pété au crack. Je pourrai me couper le bras que je ne le sentirai même pas. Je suis dans une autre dimension. Je débloque complètement et j’évolue avec grande lassitude dans ce monde-ci, où tout va trop vite. La vie, la médecine, les avis des médecins, la maladie. Tout est obsolescence programmée et nous allons pauvres de nous vers notre propre déliquescence ! Chienne de vie que cette vie, Louise Attaque voudrait s’arracher les couilles et le cœur, moi pour ma part, ce sont les yeux que je voudrais pouvoir m’arracher. Je suis même à deux doigts de le faire, regardez ! Pour accompagner mon verre de Martini et les glaçons qui flottent dedans, car hélas pour moi je n’ai plus de citron. L’est passé dans la cuillère au-dessus des flammes du briquet. À danser une valse avec le Diable en Enfer ou à chevaucher un Dragon de feu. Ce n’est pas vraiment du Martini du reste, mais une sous-marque bon marché de chez Lidl, et à dire vrai, je ne suis pas vraiment malade. Et vous ?

  • Le roi de Vespara (6/7)

    Acte IV, scène 5 : Le refus. Combien de temps s’écoula alors que Cosmo et Crystal restèrent allongés au sol, partiellement dévêtus et amoureusement enlacés ? Nul ne le sut. Mais au bout d’un certain temps, le jeune homme fut comme pris d’un sursaut : se relevant avec une rapidité surprenante, il se rhabilla avec des gestes désordonnés qui traduisaient une certaine panique. Une panique que Crystal décela et qui l’inquiéta. Se relevant à son tour, elle interrogea le jeune vampire tout en se rhabillant également : Crystal (attrapant sa robe) : Cosmo ! Quelque chose ne va pas ? Cosmo (à la fois triste et paniqué) : Non ! Enfin si… Je ne sais pas Crystal ! Je ne sais plus quoi penser… Crystal (insistante et angoissée) : Plus quoi penser ? Tu veux dire que… tu es en train de regretter ce qui vient de se passer entre nous ?! Cosmo (avec fougue) : Non ! Enfin, je veux dire… Une partie de moi ne pourra jamais regretter de t’avoir découvert comme étant mon âme-soeur Crystal ! Mais… Crystal (commençant à s’agacer) : Mais quoi ? C’est quoi le problème à la fin ?! Cosmo (s’agaçant aussi) : Crystal, tu ne comprends pas ? On n’a pas le droit de s’aimer ! Nous sommes frère et soeur ! Crystal (s’approchant de Cosmo, plus calme) : Non : on est demi-frère et demi-soeur pour être plus précis. Dois-je te rappeler que nous avons été tous les deux recueillis par le roi Eden à quelques jours d’intervalles, après la mort de nos parents respectifs ? C’était déjà un signe : père devait savoir qu’on était destiné à finir ensemble et c’est pour ça qu’il m’a accordé une éducation royale autant qu’à toi ! Rien ne peut donc nous empêcher de nous aimer ! Face à ce discours plein de bon sens, Cosmo aurait pu facilement se rendre aux arguments de Crystal. Cependant, un certain traumatisme d’enfance planait toujours sur sa conscience, l’empêchant de savourer sa joie… Cosmo (dans un soupir) : Je suppose que tu n’as pas tout à fait tort Crystal. Mais malgré tout, je ne peux pas t’aimer… Crystal (sur le point de pleurer) : Mais pourquoi ? Explique-toi ! Cosmo : C’est que… Crystal : Oui Cosmo ? Cosmo : … Je ne peux pas rentrer à Vespera, Crystal, voilà le problème ! Crystal (interloquée) : Mais… Pourquoi tu dis une chose pareille ?! Tout le monde serait très heureux de te savoir vivant ! Les temps sont si durs là-bas… Cosmo (étonné) : Que veux-tu dire ? Pendant quelques secondes, la jeune fille blonde eut l’air d’hésiter puis se décida à avouer la triste vérité : Crystal : Cosmo… Tu dois savoir qu’Onyxia est devenue la reine de Vespera… Cosmo (horrifié) : Comment ? Crystal (détournant la tête, le visage triste) : Tout est détruit, il ne reste plus rien, ni eau, ni nourriture… (Se rapprochant à nouveau de son amant) Cosmo, si tu ne reviens pas, tout le monde mourra de faim ! Cosmo (effrayé) : Mais je ne peux pas ! Crystal (désemparée) : Mais pourquoi ? Cosmo (s’éloignant de sa compagne) : Tu ne comprendrais pas ! Crystal (un peu exaspérée) : Mais je peux tout comprendre ! Cosmo : Non ! Ce que j’ai fait est si grave que jamais tu ne me le pardonnerais ! Crystal (inquiète) : Qu’as-tu donc fait de si horrible ? Cosmo : Je… Je ne peux pas te le dire… Crystal (s’énervant) : Mais enfin, pourquoi tu ne veux rien me raconter ! Avant, on se disait tout, quand on était enfant ! (Pousse un soupir avant de reprendre d’une voix plus douce) Cosmo, écoute-moi. Peu importe ce que tu as fais de bien ou de mal : le roi légitime de Vespera, c’est toi ! C’est toi qui dois diriger le royaume. (Voix devenant plus forte) Pas moi. Et certainement pas tante Onyxia. Toi et uniquement toi. (Expression de dureté s’affichant sur le visage de Cosmo) Notre tante ne possède pas les qualités pour diriger Vespera alors que toi, tu les as ! La noblesse, le courage, la loyauté envers notre peuple et la sagesse. De plus, la Lune Sacrée t’a officiellement désigné comme héritier légitime du trône, quelques jours après ta naissance ! C’est une légitimité que tante Onyxia ne possède pas : tu dois donc revenir et… Cosmo (l’interrompant brutalement, l’air furieux) : Assez ! Laisse-moi tranquille !! Et à ce moment-là, le jeune homme prit la fuite dans les profondeurs de la forêt sous les yeux abasourdis de Crystal. Avec un léger temps de retard, elle se lança à sa poursuite en l’appelant désespérément : Crystal (affolée) : Cosmo ! Cosmo, revient ! Cosmo !! Mais le jeune vampire connaissait beaucoup mieux Elementa que sa compagne et très vite, elle le perdit de vue. Crystal (se désolant) : Bon sang, mais quelle idiote je suis ! Comment ai-je pu le perdre aussi facilement ? Et comment je vais le retrouver dans cette immensité de couleurs ? Elle pousse un long soupir de tristesse avant de se remettre à marcher pour essayer de retrouver le garçon qu’elle aimait. Entre-temps, Cosmo avait débouché hors de la clairière et s’était arrêté devant une falaise qui surplombait le ciel. Cosmo (tournant en rond) : Je ne peux pas. Ça ne prouverait rien. Ça ne changerait rien. On ne change pas le passé. (Se retourne et lève la tête vers le ciel nocturne, désespéré) Tu disais que tu veillerais sur moi ! Mais tu n’es pas là. C’est ma faute… (Se met à pleurer) C’est ma faute… Le prince de Vespera s’assit dans l’herbe et laissa exploser sa douleur, les genoux repliés contre sa poitrine comme un petit enfant. Il ne se doutait absolument pas que dans les branches de l’arbre derrière lui, quelqu’un l’observait… Fin de la scène 5. Acte IV, scène 6 : Une révélation inattendue. Cosmo pleura un bon moment avant de retrouver son calme. Cependant, il entendit un bruit étrange qui venait au-dessus de lui ainsi qu’une voix de femme, au loin, qui semblait chantonner une sorte de prière dans une langue étrange : Voix féminine (provenant près d’un arbre) : Bonaj spiritoj Protektu le veran regon ! Surpris, Cosmo tourna la tête et regarda en haut : il remarqua une vieille femme dans les branches et comprit que c’était elle qui parlait ! Le jeune vampire ne le voyait pas bien à cause du feuillage qui la cachait. Agacé, Cosmo soupira d’exaspération et se remit à marcher en silence pendant que la vieille vampire eut un rire léger. Cette femme, c’était Donatella ! Après avoir découvert que le prince de Vespera était vivant, elle avait longuement utilisé ses pouvoirs pour le retrouver. Et quand elle avait enfin réussi à le localiser, elle s’était mise en route pour le retrouver. Et elle avait bien pressenti que Cosmo ne l’aurait pas reconnue… Pendant ce temps, le jeune homme s’était arrêté sur un tronc d’arbre renversé au-dessus d’une rivière. Il contempla tristement son reflet et s’assit sur le tronc pour se reposer. Il se regardait dans l’eau quand son reflet fut déformé par un caillou jeté dans l’onde. Avec contrariété, il releva la tête et vit de nouveau la femme étrange de tout à l’heure ! Donatella (sur les branches de l’arbre, proche de Cosmo) : Bonaj spiritoj Protektu le veran regon ! Cosmo (agacé) : Tu peux mettre un bémol ? Donatella : Pas question, c’est une prière de protection ! Cosmo (exaspéré que la femme le suive en volant) : Maudite vieillarde… (S’énerve) Arrête de me suivre ! Mais enfin, qui es-tu ? Donatella (malicieuse) : Dis-moi plutôt, qui tu es ! À ces mots, Cosmo pâlit, ses yeux s’écarquillèrent et sa bouche s’entrouvrit légèrement. Il la referma et baissa la tête. Cosmo : Je croyais le savoir… Mais maintenant, je n’en suis plus très sûr… Donatella (l’air joueuse) : Moi, je sais qui tu es ! Approche, c’est un secret… Résigné mais aussi un rien curieux, Cosmo s’approcha de la magicienne, les yeux mi-clos et Donatella s’approcha de son oreille. Donatella : Bonaj spiritoj… (S’éloigne de Cosmo qui est d’abord interloqué puis furieux) Protektu le veran regon ! Cosmo (furieux de s’être fait avoir) : Mais enfin, que veut donc dire ce charabia ! Donatella (se retournant) : Cela veut dire que le véritable roi doit être protégé par les bons esprits ! Et il s’agit de toi ! Hahaha ! Cosmo (fait demi-tour, sarcastique) : Je crois que tu as l’esprit embrouillé… Donatella (réapparaît devant Cosmo, son index sur son nez) : Erreur ! C’est toi qui a l’esprit embrouillé : tu ne sais même pas qui tu es ! Cosmo (prend un autre chemin, la voix ironique) : Parce que naturellement, toi tu le sais ! Donatella : Bien sûr ! Tu es le fils d’Eden. En entendant le prénom de son père, Cosmo se retourna, interloqué et regarda la vieille vampire qui lui souriait. Donatella : Adieu ! (S’enfuit rapidement) Cosmo (court derrière elle) : Eh attend ! Il se précipita vers l’arbre et la rejoignit à côté du rocher où elle s’était installée. Cosmo (essoufflé) : Tu… Tu connaissais mon père ? Donatella (les yeux clos) : Correction, je connais ton père. Cosmo (détourne la tête, gêné) : Euh… Je ne voudrais pas te contredire… Le jeune vampire eut l’air embarrassé puis triste tandis que Donatella le regardait avec des yeux attentifs : Cosmo : … Mais il est mort… Il y a bien longtemps… Donatella (levant son index) : Non ! Deuxième erreur ! Haha ! (S’élance vers le creux de l’arbre) Il est vivant ! Et je vais te le prouver ! Suis la vieille Donatella, elle connaît le chemin, viens ! Cosmo demeura bouche bée en entendant ses paroles mais se décida à la suivre car malgré son apparence de vieillarde, Donatella avait l’air de voler aussi vite que les jeunes vampires ! Inquiet, il regarda le trou dans le creux de l’arbre qui était rempli d'obstacles et de toiles d’araignée. Il entra cependant avec l’étrange impression d’avoir déjà entendu le nom de Donatella quelque part. Mais il retrouva rapidement ses esprits quand il entendit sa voix s’adresser à lui : Donatella (sur une branche) : Suis-moi ! Dépêche-toi ! Héhé ! Cosmo (sort son épée et la suit en courant) : Hé, attends-moi ! Enfin, ne va si vite ! Malgré les obstacles, Cosmo resta à la trace de Donatella, n’osant pourtant pas voler de peur de se cogner la tête, tranchant branches et toiles d’araignée qui bloquaient sa route. Au loin, il entendait la voix de Donatella qui chantonnait sans fin son étrange prière. Et soudain… Donatella (sa main gauche devant le visage de Cosmo) : STOP ! Le prince de Vespera s’arrêta in extremis devant elle, complètement essoufflé mais aussi un peu désorienté. Donatella (plaçant son index sur ses lèvres) : Chhhut. (Se dirigea vers de hautes herbes qu’elle écarta) Regarde en bas… Cosmo la fixa des yeux, d’abord méfiant, mais finalement s’approcha. Quand il fut à côté de Donatella, il pencha sa tête vers le bas avec curiosité. Il vit alors un petit lac ainsi que son reflet dans l’eau, ce qui le déçut : Cosmo (l’air dédaigneux) : Tsss… Ce n’est pas mon père… C’est juste mon reflet ! Donatella (pose une main derrière la tête de Cosmo) : Non… Regarde mieux… Elle plongea son index droit dans l’eau ce qui embrouilla le reflet du jeune homme. Brusquement, Cosmo eut l’impression que son visage se modifiait. Il plissa les yeux mais la voix douce de Donatella lui prouva bien que ce qu’il voyait n’était pas un songe : Donatella : Tu vois ? Il vit en toi… Car à présent, Cosmo voyait le reflet de son père, le Roi Eden ! Il fut si choqué qu’il ne put prononcer une parole. Soudain, il eut l’impression d’entendre une voix masculine l’appeler depuis le ciel : Voix d’homme : Cosmo… Cosmo (ahuri) : Père ?! Dans le ciel, de nombreux nuages formèrent une silhouette d’homme et à travers la lumière de la lune, Cosmo vit son père très nettement comme s’il était encore vivant. Roi Eden (d’un ton sévère) : Cosmo, tu m’as oublié… Cosmo (effrayé) : Non ! Jamais ! Roi Eden (d’une voix plus triste) : Tu m’as oublié en oubliant qui tu étais. Regarde en toi Cosmo. Tu vaux mieux que ce que tu es devenu. Il te faut reprendre ta place dans le cycle de la vie. Cosmo (désespéré) : Mais comment la reprendre ? Je n’ai plus aucun pouvoir… Roi Eden : N’oublie pas qui tu es. Tu es mon fils et c’est toi le roi. Cosmo écarquilla des yeux : même son propre père reconnaissait en lui le roi légitime de Vespera ! Cependant, Eden commença à disparaître et sa voix se fit plus faible. Roi Eden : N’oublie pas qui tu es… Cosmo (s’élança sur la berge, implorant) : Non, père ! Ne t’en va pas ! J’ai besoin de toi ! Reste avec moi… Mais trop tard, Eden avait disparu dans la brume nocturne. Cosmo s’arrêta de courir et resta debout, immobile et muet. Il sentit alors un souffle de vent lui chatouiller le visage et eut l’éphémère impression que c’était son père, le roi, qui lui caressait tendrement la joue. Il sentit aussi la présence de Donatella qui s’était approchée de lui. Donatella (riait) : Hahaha ! Quel temps ! Ah ! C’est étrange, tu ne trouves pas ? Cosmo (pensif) : Oui, quelque chose a changé, effectivement. Et pour que je revienne chez moi, je vais devoir faire face à mon passé. Et je l’ai oublié depuis si longtemps… Brusquement, l’Enchanteresse donna un violent coup de bâton sur la tête de Cosmo qui se mit à hurler de douleur : Cosmo : AOUCH !! (Regarda Donatella, furieux, sa main sur sa tête) Mais tu es complètement folle ! Donatella (souriant, amusée) : Tu oublieras vite ! C’est du passé ! Hahahaha ! Cosmo (se calme et se frotte la tête) : Oui mais… c’est douloureux… Donatella (pose sa main gauche sur l’épaule de Cosmo) : Eh oui, le passé c’est douloureux. (Lui lâcha l’épaule et eut un sourire malicieux) Mais à mon sens, on peut soit le fuir, soit tout en apprendre ! Elle donna un nouveau coup de bâton que le prince de Vespera évita de justesse. Donatella (satisfait) : Ah, tu vois ! Alors, quelle est ta décision ? Cosmo (une lueur bizarre dans ses yeux) : Pour commencer, je vais prendre ton bâton ! (Lui arracha le bâton de ses mains et le jeta dans l’herbe) Donatella (court chercher son arme) : Non, non, non, non ! Pas mon bâton ! (Se retourne et voit Cosmo se sauver) Hé ! Mais où vas-tu ?! Cosmo (retournant juste la tête) : Reprendre ma place ! Donatella (heureuse de cette réponse) : C’est ça ! Sauve-toi ! Sauve-toi vite ! Elle éclata alors de rire et leva son bâton en signe de victoire. Elle avait réussi ! Cosmo allait désormais devenir le véritable roi de Vespera et ramener la paix et la prospérité ! Fin de la scène 6. Acte IV, scène 7 : Le retour du prince et la triomphe de la vérité. Pendant ce temps, à Elementa, Quartz dormait paisiblement avec un Ténèbre ensommeillé, la tête posée contre la poitrine de son compagnon, les deux amants allongés sur un matelas en mousse. Des bruits de pas se firent alors entendre et Crystal s’avança lentement vers eux. Après s’être longuement perdue dans la forêt et après avoir fait mille détours, la jeune fille blonde avait finalement pensé que Cosmo était revenu auprès de son frère et sa sœur d’adoption. Elle s’approcha doucement de Quartz, fronça un peu des sourcils et finalement, lui tapota gentiment la joue droite. Crystal (dans un chuchotement) : Hé. Réveille-toi… Quartz ouvrit légèrement les yeux puis, quand son regard croisa les yeux bruns de Crystal, elle hurla si fort que Ténèbre se réveilla et se mit à hurler également ! Quartz : HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!! Ténèbre : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! Crystal (tentant de les calmer) : Mais non, ne criez pas, c’est moi ! Quartz (se relève et respire à petites saccades, sous le choc) : Ne me refais jamais ça ! (Gémit) Oh ces carnivores ! Crystal (légèrement vexée) : Tu ne sais pas où est Cosmo ? Quartz (étonnée) : Quoi, il n’était pas avec toi ? Crystal (dans un soupir) : Si mais je l’ai perdu, où est-il ? Soudain, un rire clair se fit entendre au-dessus d’eux. Crystal tourna la tête et vit avec stupeur Donatella assise sur une branche d’arbre. Donatella (riant) : Tu ne le retrouveras pas ici ! Hahaha ! (S’incline) Le roi est de retour. Crystal (n’en croyant pas ses oreilles) : Ce n’est pas possible… (Se met à sourire, folle de joie) Il est reparti ! Quartz (ne comprenant rien) : Reparti ? (Lève la tête et constate que Donatella a disparu) Eh, mais qu’est-ce que c’est que ce cirque ? Et d’où elle sort celle-là ?! Crystal (heureuse) : Cosmo est parti défier Onyxia ! Quartz (interloquée) : Qui ça ? Crystal : Onyxia ! Ténèbre (qui s’était relevé) : C’est qui cette Onyxia ? Crystal : Notre tante ! Quartz (égarée) : Attend, Cosmo a aussi une tante dans sa famille ? Crystal (un peu agacée) : Oui ! Et Cosmo est parti défier notre tante pour devenir roi ! Quartz et Ténèbre (comprennent tout) : Ooooooooh… Entre-temps, Cosmo parcourait le chemin inverse de celui qu’il avait pris pour fuir Vespera, traversant le désert nocturne en courant. Il devait rentrer chez lui avant que le jour ne se lève car il avait le pressentiment que ce serait sa seule chance de sauver Vespera d’Onyxia… Il accomplit l’exploit d’arriver sur les terres natales de son royaume alors que seule la moitié de la nuit s’était écoulée, lui laissant encore largement du temps pour un éventuel combat ! Bientôt, le jeune vampire marcha sur des racines et il comprit qu’il était rentré chez lui. Ce qu’il vit le bouleversa jusque dans sa chair : partout autour de lui n’était que ruine et désolation. Le royaume n’avait plus sa grandeur du passé… En proie à une rage froide mais réelle, Cosmo fronça des sourcils, furieux, et s’apprêta à avancer pour en découdre avec Onyxia quand une voix féminine le retint. C’était la voix de Crystal ! Crystal : Cosmo, attends-moi ! Stupéfait, Cosmo se retourna et vit sa compagne marcher d’un pas léger vers lui, le visage inquiet, tenant dans la main droite son bâton argenté avec son cristal au bout. Apparemment, elle n’avait pas l’air de trop lui en vouloir pour l’avoir laissée toute seule à Elementa… Crystal (d’une voix triste) : C’est horrible, n’est-ce pas ? Cosmo (dans un soupir) : C’est encore pire que ce que j’imaginais… Crystal (curieuse) : Qu’est-ce qui t’as poussé à changer d’avis ? Cosmo : Il y a parfois des arguments de choc. (A voix basse) Il suffit de passer l’épreuve du boss. (Reprenant d’une voix plus forte) Ce royaume m’appartient ! Si je ne le défends pas, qui le fera ? Crystal (d’une voix douce) : Moi. Cosmo (la regarde avec délicatesse) : Non, il y a bien trop de dangers. Crystal (moqueuse) : Le danger ! Non, moi je me ris du danger, hahaha ! Soudain, une autre voix féminine vint interrompre leur discussion : Voix féminine (perplexe) : Je ne vois pas ce qu’il y a de si drôle ! Cosmo (se retourne avec Crystal, agréablement surpris) : Quartz ! Ténèbre ! Qu’est-ce que vous faites là ? Ténèbre (s’inclinant, son bouclier accroché à son bras gauche) : Nous serons toujours à ton service, Cosmo. Quartz (s’approche du couple, sa lance accrochée au dos) : Oui, nous avons décidé de venir t’aider à combattre ta tante… (Regarde le paysage, abasourdie) Pour ça ?! Cosmo (malicieusement) : Eh oui Quartz. C’est mon royaume ! Quartz (soupire en époussetant sa tunique rouge pâle) : Eh bien, je te dis même pas le montant des travaux… (Se tourne vers Cosmo et fait une petite révérence tout en sortant sa lance) Écoute Cosmo, si c’est tellement important pour toi, nous t’aiderons dans ton entreprise jusqu’au bout. Le jeune homme la regarda en souriant tendrement car, comme il considérait Ténèbre comme son grand frère, elle était aussi une excellente grande sœur sur qui il pouvait compter. Tous contemplèrent alors le paysage avec courage, dans des positions combatives indiquant clairement leur volonté de se battre pour Vespera, leurs armes scintillant de magie. Peu après, nos amis se dirigèrent lentement vers le palais, mais durent vite faire face à un sérieux problème : alors qu’ils étaient cachés derrière des rochers, leurs yeux scrutaient le paysage envahi par des milliers de sorcières ! Que faire pour avancer ? Quartz (gémissante) : Les sorcières… Je déteste les sorcières ! (D’une voix basse à Cosmo) Qu’est-ce que tu vas faire pour te débarrasser d’elles ? Cosmo (lui aussi à voix basse) : On va les appâter. Quartz (admirative) : Bonne idée… (Change soudain de ton, méfiante) Hé ! Cosmo : Mais n’aie pas peur Quartz ! Toi et Ténèbre aurez juste à faire diversion. Quartz (protestant) : Mais t’es complètement fou, je ne veux pas me déguiser en vahiné ! Mais l’instant d’après, toutes les sorcières se retournèrent, interloquées par un drôle de spectacle ! Quartz, vêtue d’un haut de bikini rouge et d’une jupe à feuilles, portant un collier et des bracelets à fleurs et un hibiscus jaune dans ses cheveux, se déchainait dans une danse typique d’Elementa, tournant tout autour de Ténèbre : Quartz : Loua ! Ne vous demandez si nous sommes élémentaire ou vampire ! Si vous avez faim, croquez-moi ainsi que mon ami ! A la file indienne, chères petites sorcières, Venez faire ripaille à l’hawaïenne ! À ce moment-là, les sorcières s’approchèrent du duo, une expression avide de faim empreinte sur leur visage ridés. Quartz, bien qu’intérieurement affolé, continua de chanter tout en agitant sa jupe : Quartz : Hou, y a de la sorcière ! Ténèbre : Miam, miam, miam ! Quartz : Y a du plaisir ! Ténèbre : Miam, miam, miam ! Quartz : Régalez-vous ! (Cosmo et Crystal en profitent pour passer par derrière, tremblant de se faire repérer) Ténèbre : Miam, miam ! Quartz : Dans les vampires on mange tout, wouh ! Les vilaines sorcières poursuivirent alors Quartz et Ténèbre, leur appétit ayant atteint leur comble ! Le duo prit la fuite en hurlant, espérant de tout coeur échapper à leurs poursuivantes. Cosmo en était désolé mais c’était la seule solution qu’il avait trouvée pour pouvoir avancer jusqu’au Rocher des Vampires. Lui et Crystal arrivèrent justement au rocher. Il y avait des sorcières partout, ici aussi et au loin, Cosmo vit la silhouette d’une femme avec un bâton noir à la main, une onyx fichée au bout. Le prince de Vespera songea qu’il devait s’agir d’Onyxia. Il chuchota alors de précieuses recommandations à sa compagne : Cosmo (à voix basse) : Crystal, trouve Ombréa et rassemble les vampires du château. Je m’occupe d’Onyxia. La jeune fille blonde hocha silencieusement la tête et les deux se séparèrent, chacun de leur côté. Cosmo s’avançait silencieusement mais dans son coeur, un brasier venait de s’allumer : celui d’une rage sans nom teintée de courage. Soudain, il entendit Onyxia appeler quelqu’un : Onyxia (l’allure sévère et la voix menaçante) : Ombréa ! Cosmo comprit alors que ce n’était pas le bon moment pour attaquer et resta caché derrière les rochers, inquiet. Il put alors mieux voir sa tante et constata qu’elle n’avait guère changé. Ses longs cheveux noirs étaient légèrement soulevés par le vent et ses yeux sombres scrutaient le paysage avec attention. Le souffle court, Cosmo détourna les yeux et regarda vers le bas. Il vit alors une femme s’avancer lentement. Le jeune vampire ne la reconnut pas tout de suite mais en plissant des yeux, il réalisa qu’il s’agissait de sa nourrice, Ombréa. Cosmo (en pensée) : “Par la Lune Sacrée ! Elle n’a pas pu autant changé !” Et pourtant, c’était bien elle. Ses cheveux autrefois châtain foncé étaient maintenant grisonnants et elle avait beaucoup maigri. Même la petite étincelle qui illuminait ses yeux d’argent semblait s’être éteinte. Elle s’avançait avec lenteur, en regardant de haut les sorcières qui grognaient de mécontentement, certaines tentant même de la griffer. Cosmo fut affligé par un tel spectacle et la culpabilité revint le hanter quelques secondes. Finalement, Ombréa se retrouva face à Onyxia, le visage brave. Ombréa (plutôt dédaigneuse) : Oui Onyxia ? Onyxia (agressive) : Où sont tes équipes de chasse ? Elles ne font pas leur travail ! Ombréa (les yeux fermés) : Il ne reste rien, les troupeaux sont partis ! Onyxia (secouant la tête et lui tournant autour) : Non ! Quand on cherche, on trouve ! Ombréa (dans un soupir) : C’est fini, il ne reste rien nulle part. Nous n’avons plus le choix… (Rouvre les yeux) Il faut quitter Vespera ! Onyxia (furieuse) : Je refuse de partir ! Ombréa (commençant à se mettre en colère) : Alors nous sommes tous condamnés ! Onyxia (s’approchant, méprisante) : Et après ! Ombréa (protestant) : Tu n’as pas le droit ! Onyxia (avec arrogance) : Je suis la reine ! Je fais ce qu’il me plait ! Ombréa : Si tu avais la noblesse d’Eden… Onyxia (se retourne et donne un coup au visage Ombréa, folle de rage) : Je suis mille fois supérieur à Eden ! La gifle d’Onyxia fut si forte qu’Ombréa fut précipitée loin d’elle, la joue en sang. Pour Cosmo, le geste impardonnable de sa tante lui fit atteindre la paroxysme de la colère : dans un grognement sourd et pourtant quasi-audible, il se précipita vers le Rocher des Vampires, provoquant la stupeur d’Onyxia. Dans sa folie naissante, elle crut voir le spectre d’Eden et s’empressa de reculer de terreur tandis que Cosmo se précipitait vers sa nourrice. Onyxia ne reconnut pas tout de suite son neveu et se demanda d’où venait cet inconnu. Cosmo, lui, s’avança vers Ombréa, évanouie, s’agenouilla et posa sa main droite sur le visage de celle-ci, le sang commençant déjà à coaguler. La vampire revient alors à elle : Ombréa (dans un murmure douloureux) : Qui êtes-vous ? Cosmo (d’un ton doux) : C’est moi nourrice. Ombréa (comprenant tout) : Cosmo… Tu es en vie… Mais comment as-tu fait ? Cosmo (la prenant dans ses bras) : Cela n’a aucune importance. Je suis là maintenant. Entre-temps, Onyxia avait finit par reconnaître son neveu et la stupeur laissa place à la panique et à la colère : Onyxia (à voix basse) : Cosmo ? (Reprenant d’une voix plus forte mais légèrement tremblante) Cosmo ! Je suis un peu surprise de te revoir… (Lève la tête et semble regarder quelque chose avec colère) vivant… En fait, Onyxia fixait le trio composé de Fritcia, Grifcia et Cricia car la reine de Vespera venait de comprendre qu’elles n’avaient pas réussi à tuer Cosmo dans le passé. Les sorcières déglutirent difficilement et prirent la fuite, terrifiées. Cosmo (s’avançant vers sa tante, menaçant) : Donne-moi une seule bonne raison pour ne pas te mettre en pièce ! Onyxia (reculant, un peu effrayée) : Oh Cosmo, si tu savais comme c’est difficile de diriger Vespera ! Il y a tant de problèmes à résoudre… Cosmo (l’interrompant) : Ces problèmes ne sont plus les tiens ! Soumets-toi Onyxia. Onyxia (tremblant un peu) : Oh oui, bien sûr, naturellement ! Mais toutefois, il y a un petit problème à régler… Levant l’index gauche vers le ciel, la vampire désigna les rochers en hauteur où se tenaient des sorcières prêtes à attaquer ! Cosmo fut pendant un court instant estomaqué, puis fusilla sa tante du regard. Onyxia (s’inclinant légèrement) : Elles m’ont élu reine… Voix de femme (l’interrompant) : Pas nous ! Surpris, Cosmo et sa tante se retournèrent : Crystal venait d’arriver au Rocher des Vampires avec un groupe de ses semblables à ses côtés. Deux d’entre eux aidèrent Ombréa à se relever tandis que la princesse de Vespera reprit rapidement la parole, déterminée : Crystal : Cosmo est notre souverain ! Cosmo (se tournant vers sa tante avec sévérité) : À toi de choisir Onyxia ! Tu te soumets ou tu te bats. Onyxia (s’avançant vers l’avant, un peu plus confiante) : Allons, pourquoi tant de violence ? C’est horrible d’être responsable de la mort d’un membre de sa famille… (Tourne la tête vers son neveu) Tu es d’accord Cosmo ? Cosmo (gardant son sang-froid) : C’est inutile Onyxia ! Je ne me sens plus coupable. Onyxia (s’avançant vers Crystal et les autres, narquoise) : Et tes sujets si fidèles ont-ils donc si peu de mémoire ? Crystal (perplexe) : Cosmo, de quoi est-ce qu’elle parle ? Onyxia (se rapproche de Cosmo, sournoise) : Ah, tu ne leur as donc pas raconté notre petit secret ? (Se rapproche du groupe tandis que Cosmo lui lançait un regard noir) Eh bien Cosmo, voilà l’occasion idéale pour le faire ! (Retourne la tête) Dis leur qui est responsable de la mort de ton père ! Un éclair illumina brièvement la reine de Vespera pendant qu’au loin, le tonnerre gronda. Crystal et les autres, eux, dévisagèrent Cosmo sans comprendre les étranges paroles d’Onyxia. Le jeune homme, lui, regarda sa tante durant quelques secondes, visiblement furieux, puis releva la tête avec tristesse. Cosmo : C’est moi… Le choc fut immense : Crystal fixa Cosmo des yeux, tétanisée, refusant d’y croire tandis qu’Ombréa s’avança vers son ancien protégé, complètement bouleversée. Ombréa (la voix tremblante) : Non… C’est… faux… Dis-moi que c’est faux ! Cosmo (baissant les yeux) : Non, c’est elle qui a raison… Onyxia (l’interrompant, menaçante) : Vous voyez, il reconnaît la vérité ! Assassin ! Cosmo (tentant de se justifier) : Non, c’était un accident ! Onyxia (tournant autour de Cosmo) : Sans toi, Eden serait encore là ! C’est à cause de toi qu’il est mort ! Tu oses le nier ? Cosmo (fronce les sourcils) : Non ! Onyxia : C’est donc toi l’assassin ! Cosmo (commence à se fâcher) : Je ne suis pas un meurtrier ! Onyxia (le fait reculer, accompagné des sorcières) : Ouh, décidément tu cherches les ennuis on dirait ! Mais aujourd’hui, papa n’est pas là pour te sauver ! Et maintenant, tout le monde sait pourquoi ! Cosmo (glissant brusquement du Rocher des Vampires) : AAH !!! Crystal (affolée) : Cosmo ! Le jeune homme parvient à se retenir à la paroi de justesse tandis qu’un éclair s’abattit au sol, juste sous ses pieds, et les arbustes prirent feu ! Onyxia (regardant son neveu avec un plaisir sadique) : Tiens, tiens, comme ce regard m’est familier… Il me semble l’avoir déjà vu, laisse-moi réfléchir, mmh… (Prend un air compréhensif) Oh mais oui, ça y est, je me rappelle ! (Regard plus sombre de cruauté) C’est le regard qu’avait ton père juste avant de mourir… Cosmo sentit ses mains glisser encore plus de la roche et failli tomber ! Cosmo : NON ! Onyxia planta violemment ses ongles sur les mains de son neveu en les enfonçant bien dans la chair. Onyxia (avec un horrible sourire) : Écoute mon petit secret… (Lui chuchote à l’oreille) C’est moi qui ai tué Eden… Là, Cosmo comprit toute l’horreur de la situation : la mort de son père n’était pas un accident… mais bel et bien un assassinat ! Cosmo (celui du passé et du présent) : NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!! (Cosmo du présent saute sur Onyxia avec une force incroyable) Meurtrière ! Tout le monde le regarda sans comprendre sa réaction face à sa tante. Onyxia (commençant à paniquer) : Non, pitié… Cosmo (sa main gauche sur la gorge d’Onyxia) : Dis-leur la vérité ! Onyxia (tente d’esquiver l’ordre) : La vérité ? Mais quelle vérité, je l’ai d… (S’interrompt quand Cosmo menace de lui trancher la gorge de son épée) Très bien ! (Commence à étouffer) Argh… D’accord ! Je… Je l’ai tué… Cosmo (submergé par la fureur) : Dis-le plus fort ! Les sorcières se mirent à gronder tandis que les vampires retenaient leur souffle. Onyxia (mi apeurée, mi triomphante) : J’ai… tué… EDEN !! Fin de la scène 7.

  • Belle perspective

    Écrire une microfiction à partir de la chanson Le Soleil a rendez-vous avec la Lune (version live) de Charles Trenet. (consigne de Mme Milena Mikhaïlova) – Papa, maman, comment fait-on les bébés ? – Comme toutes les petites choses, mon chat, grâce à la rencontre de deux plus grandes. Tu vois le ciel ? Autrefois, il n’abritait que les deux grands astres que sont la lune et le soleil. La nuit, il était entièrement noir ; l’on ne pouvait sortir dehors sans se perdre car le bout de notre propre nez était rendu invisible par l’obscurité. Un jour, la lune qui était fatiguée de se cacher à chaque instant, décida de pointer ses rondeurs alors que son tour n’était pas encore venu de se lever. Elle monta dans la voûte céleste tranquillement, admirant les étendues de terres et d’eau en contrebas. Mais ce qui l’émerveilla le plus fut la lumière régalienne du soleil. De son côté, le soleil vit apparaître la lune dont il admira immédiatement la volonté et la beauté. Comme des aimants, ils s’attirèrent l’un à l’autre jusqu’à ce qu’ils soient au plus près de leurs corps astraux. La lune recouvrit le soleil et le cacha comme en pleine nuit. Malheureusement, leur étreinte ne dura que quelques minutes car une force d’une grande gravité les éloignait aussi irrémédiablement qu’elle les avait approchés. Le soleil déclina avec le soir et la lune entreprit son ascension mais alors qu’elle retrouvait l’obscurité habituelle, elle découvrit qu’elle scintillait d’une lumière argentée, vestige de l’amour du soleil. Cette lumière s’éparpilla dans tout l’univers pour donner naissance à des milliards de paillettes blanc-bleutées. Les étoiles étaient nées. Depuis, le soleil et la lune ne se rencontrent qu’en de très rares occasions mais les étoiles sont toujours là pour leur rappeler leur rendez-vous d’un jour. Toi, tu es notre petite étoile. Nous avons chacun éclipsé les autres hommes et femmes aux yeux de notre aimant et tu es née. – N’importe quoi, si les étoiles sont plus petites, c’est qu’elles sont plus éloignées de la Terre que le soleil et la lune.

  • La Nuit assassinée

    Réécrire la microfiction Slogans de David Thomas (consigne de Mme Milena Mikhaïlova) Je suis né au siècle dernier, un siècle sombre s’il en est, en 1981 pour être précis, et le vingt novembre plus exactement. Comme moyen mnémotechnique vin c’est bien puisque c’est à peu près la moitié du liquide qui s’écoule dans mes veines. Que voulez-vous, je préfère fluidifier mon sang en prévention du futur accident cardiovasculaire qui me terrassera. Mais, on n’en est pas encore là. Non, retour en arrière, en ce vingt novembre 1981, à quatre heures pétantes de l’après-midi, juste pour l’heure du goûter, du lait chaud et des chocos BN. Je m’en souviens très bien. Ce jour-là, Mitterrand, comme une bonne fée, s’est penché sur mon berceau avec une petite rose rouge pleine d’épines pour me souhaiter toutes dents dehors la bienvenue. Même que je me suis piqué avec en voulant m’en saisir, et que ça m’a bien fait chialer. Ou alors était-ce à cause de l’air douloureux que mes poumons pour la première fois expiraient. Quarante piges désormais, putain ça commence à faire. Plus proche de la fin que du début. Pour ne pas dire, j’ai effectué plus de la moitié du chemin. J’ai traversé plusieurs périodes, vu plusieurs présidents défiler à l’Élysée, avec plus ou moins de succès. Dans six jours on ira de nouveau voter, et cette fois-ci je compte pas me défiler. Je préfère prendre ma vie en main et compenser toutes les fois où je me suis débiné que la leur laisser entre leurs mains sales. La montée des extrêmes, putain ! Y’ a pas à tortiller du cul, ça me fait gerber ! Chirac avait le bon remède à adopter : manger des pommes ! Pour combattre le Cancer, y’ a pas mieux, et puis, c’est bon pour la santé ! J’en ai bouffé et bouffé ! Tellement même que j’en ai chié des pépins ! À en avoir la nausée. Jeune et con que j’étais, j’avais pas daigné me déplacer, déjà désillusionné par les choses de la vie et en me disant qu’un vote ça n’allait rien changer à tout ça. Sauf que, pas de bol, j’étais pas le seul à avoir eu la même idée ce jour-là et patatras ! Le Front National s’est engouffré dans la brèche et je n’avais plus que mes yeux pour pleurer. De dépit, je me suis rendu aux urnes pour le deuxième tour afin de contrer cette gangrène honteuse afin que Le Pen ne nous casse plus jamais les burnes. Je n’aurai pas supporté qu’un facho dirige notre pays Liberté. Saez était lui aussi sur le cul. En réaction, il a écrit un fort joli texte très engagé au lendemain du premier tour en avril 2002 : fils de France. D’ailleurs je l’écoute en boucle depuis plusieurs jours. Ça me met en transe et dans des états pas possibles. Je ferme les yeux et je reviens violemment en arrière. J’ai honte de moi, de ce que je suis devenu. De ce que nous sommes tous devenus. Avant, nous étions engagés, nous avions des rêves plein la tête, des idées, le poing levé, maintenant nous ne sommes plus que des êtres désillusionnés, la bouche fermée, les épaules rentrées. En 2007 bis repetita, il faut combattre les mêmes ennemis ! Encore plus coriaces que des bactéries. Il faut donc rester vigilants. Saez veille au grain et sort de nouveau au moment des élections un titre percutant : Jeunesse lève-toi ! Pour inciter les jeunes à aller voter et à se bouger le cul et surtout à ne pas abandonner le combat. Je ne me rappelle même plus si moi j’y suis allé. Sans doute au deuxième tour une fois encore. Car leurs discours de beaux parleurs me sortaient par les trous de nez, des promesses que jamais ils ne tiendraient. Je ne votais pas pour, je votais contre. Contre les extrêmes ! Je ne dérogerai jamais à la règle. Saez tout comme le vin aigre, coule dans mes veines. C’est mon prophète à moi, qui remplace les hommes politiques ou bien encore les faux prophètes de la Bible, j’y crois de façon mystique. Avant, on ouvrait sa gueule, on n’avait pas peur ! Où sont les Renaud, les Balavoine, les Coluche ? Ils ont tous clamsé dans des circonstances étranges. Réduits au silence. Renaud s’est définitivement tu, à croire qu’on lui a glissé un antalgique puissant de niveau trois dans sa bouteille de jaune. Il est où putain le gars qui chantait à tue tête Hexagone, Société tu m’auras pas, Putain de camion ou encore Camarade bourgeois ? Maintenant il chante j’embrasse un flic et semble avoir retourné sa veste, l’âge aidant il a abandonné la lutte. Il est où le titi parisien engagé sorti de banlieue avec le bandana rouge noué autour du cou, son jean’s délavé et son cuir noir ? À part Saez aujourd’hui je ne vois personne à reprendre le flambeau. On ferme notre gueule. On dit Amen à tout. En littérature c’est encore pire, on dirait qu’on a tous oublié de se faire greffer des couilles ! Elles sont où les féministes ? Ils sont où les révolutionnaires ? Les libertaires ? Les idéalistes ? Je vais avoir l’air de passer pour un pauvre vieux réac mais quand même, y’ a pas à dire, c’était mieux avant ! Avant, y avait Voltaire, y avait Hugo, y avait Zola et son J’accuse ! Y avait Malraux, y avait Camus, y avait Sartre ; ils étaient nombreux à ouvrir leur gueule et à s’engager politiquement parlant ! Aujourd’hui, tout est fade et aseptisé, lisse et sans relief. C’est bien triste ! Jadis, les artistes et les écrivains entraient en résistance, aujourd’hui ils rentrent dans la zone de silence et de confort sans faire de vagues, pour ne froisser personne. Ça ne serait pas bon pour leurs ventes. Au mieux ils entrent en résilience, au pire ils rentrent dans le rang. Celui des bottes qui martèlent les pavés lors des défilés du 14 Juillet. On n’est pas très loin des chemises brunes après tout. Et des uniformes ternes. Il n’y a qu’à voir combien de partis d’extrême droite sont cette année représentés ? Marine le Pen et Eric Zemmour tiennent le haut du pavé, Nicolas Dupont-Aignan n’est pas loin. Diviser pour mieux régner il semblerait ! Il est où notre Mai 68 ? Le doux vent de la rébellion ? Les cheveux longs ? Les slogans révolutionnaires ? Sous les pavés la plage ! Mort aux cons ! Mort aux flics ! Ça c’était quelque chose, ma voix de gaucho me fait regretter de n’être pas né avant pour connaître cette époque-là. Les barricades, les bras de fer avec l’état ! Le grand chambardement ! Le Do Love Not War des hippies dans les années 60. Le Flower Power Movement, Woodstock et les sit-in. Désormais chacun ne pense qu’à sa pomme et ne voit pas plus loin que son nombril. J’aurais voulu connaître la Commune, agiter le drapeau rouge sous leur nez de bourges opulents ! J’aurais voulu souffler sur toute l’Europe le vent libérateur du Printemps des Peuples et de la rébellion ! Tirer le coup de feu avec le Che, fumer un cigare avec Fidel, faire ma révolution d’Octobre avec Lénine et Trotski, tailler le bout de gras avec Pancho Villa, boire un canon avec Frida Kahlo et Diego Rivera ! Me lier avec les républicains en Espagne et sauver ce qu’il y a encore à sauver. Faire tomber le Mur de Berlin à grands coups de pioches. J’aurais voulu me planter tout droit sur la place Tian Anmen et défier du regard les yeux noirs et déterminés du tankiste chinois à travers le métal froid de son T-59. Quel courage bon Dieu pour ne pas plonger définitivement dans la Nuit ! Dans cette Nuit assassinée ! Aujourd’hui j’ai quarante piges et je n’ai plus l’âge de mes idées, je suis lessivé et le seul courage que j’ai trouvé, c’est dimanche prochain d’aller voter ! Alors, je vous en prie, vous qui manquez de courage aussi, faîtes comme moi : votez ! Crédits : La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix (1830), peinture à l’huile, 260 * 325 cm, Musée du Louvre (Paris)

  • La lie de l'humanité

    Écrire une microfiction à partir de l’affiche “Ils ont vu cela !” du premier numéro de la revue L’amour, dirigée par Frédéric Pajak (consigne de Mme Milena Mikhaïlova) C'est un bel après-midi du mois de juin. Dans la partie ombragée de la grande place, la terrasse du café est bondée. Grenadines à l'eau, Perriers citron et bières se sirotent mollement à l'abri des tilleuls. Les conversations vont bon train, elles sont sucrées, animées et légères comme les premiers jours d'été. Soudain, quelques sourcils se froncent. Puis toutes les têtes se tournent dans une vague qui déferle vers celui qui ose troubler la douce quiétude de ce temps suspendu. Passablement imbibé, l'étrange individu va de table en table et vocifère à tort et à travers des ta gueule fils de pute et autres nique ta mère. Les conversations se taisent, les regards évitent celui de l'homme dégueulant sa colère et s'orientent vers le serveur sauveur qui menace d'appeler les flics s'il refuse de déguerpir. L'incident est clos, chacun respire de nouveau et observe le poivrot qui s'éloigne et se traîne, démarche chancelante dans ses fringues de crevard. Les discussions reprennent, les verres se soulèvent et tous le regardent, maintenant qu'il est de dos, maintenant qu'il est trop loin pour les prendre à parti. Il s'arrête à une dizaine de mètres à la hauteur d'un porche. Là, étendue à même le sol, une SDF dort, sa compagne de misère. Il s'allonge à côté d'elle et lui caresse le visage qu'elle secoue, engluée de sommeil, comme une vache qui cherche à se débarrasser de mouches. Il se met en cuillère contre elle et, sur la place, la rumeur monte puis la clameur s'élève devant les va-et-vient que l'homme insuffle aux corps, mais ils baisent ! À la terrasse du café, les yeux s'affolent mais ne cessent de rejoindre le porche, scotchés devant le spectacle bestial de ce couple dégueulasse. Quelques minutes plus tard, quand l'homme se relève avec la bite à l'air, les regards se croisent et ceux qui pourtant ne se connaissent pas, rient à l'unisson dans une belle communion. Et tous imaginent l'histoire qu'ils vont pouvoir raconter à la maison ce soir. Cet après-midi, alors qu'ils buvaient tranquillement une grenadine, un perrier ou une bière sur une terrasse ombragée, ils ont vu cela ! Ce vendredi 23 juin 2019 à 16h47, sur une place très fréquentée d'une métropole française, Ophélie Garnier, 27 ans, a été violée devant quarante personnes. Parmi elles, des professeurs, des médecins, des étudiants en sciences humaines, des féministes, de bons pères et bons maris, de bonnes mères et bonnes épouses, de bons amis, de bons voisins..., beaucoup de gens très bien.

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